Carnet noir«Kofi Annan était un visionnaire»
D'Alain Berset à Emmanuel Macron en passant par Pierre Maudet, de nombreuses personnalités ont rendu hommage à Kofi Annan, décédé samedi.
«Kofi Annan était un visionnaire et un ami de la Suisse». Alain Berset, le président de la Confédération, réagit avec tristesse sur Twitter à la disparition de l'ancien Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan samedi.
«Au nom de la Suisse, je présente mes condoléances à sa famille et à ses proches, a déclaré le président de la Confédération sur les réseaux sociaux. Kofi Annan a voué sa vie à faire vivre l'idéal des Nations Unies en s'engageant sans relâche pour la paix, les droits de l'homme et le développement.»
«La Genève internationale perd aujourd'hui l'un de ses fervents défenseurs», a-t-il encore ajouté.
L'hommage de Macron
Le président français Emmanuel Macron a rendu hommage samedi à l'ancien secrétaire général de l'ONU et prix Nobel de la Paix Kofi Annan, soulignant que ni «son regard calme et résolu, ni la force de ses combats» ne seraient jamais oubliés.
Kofi Annan «a quitté ce monde pendant la nuit. La France lui rend hommage. Nous n'oublierons jamais son regard calme et résolu, ni la force de ses combats», a tweeté le président français peu après l'annonce de son décès.
Selon le président de l'Assemblée nationale François de Rugy, «c'est une grande figure de la politique internationale, du multilatéralisme et des relations Nord-Sud qui disparaît». «Poursuivons son oeuvre de paix et de solidarité mondiale», a-t-il tweeté.
Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a rendu hommage à M. Annan en le citant dans un tweet: «Sans progrès, il n'y a pas de paix possible. Sans paix, il n'y a pas de progrès possible».
Un grand ami de Genève»
Le président du gouvernement genevois se dit «triste» après le décès de Kofi Annan, un «grand ami de Genève et de la Suisse». L'ancien secrétaire général de l'ONU «avait lancé des réformes importantes», a déclaré samedi Pierre Maudet.
«C'est un coup. Nous l'avions vu encore au printemps. Il avait des projets» en lien avec la Genève internationale, affirme le président du Conseil d'Etat. Il se souviendra de quelqu'un de «serein, calme, posé mais aussi déterminé». Un défenseur de Genève, notamment dans les années 90 «lorsqu'il était important de se battre» pour garantir la venue du siège du Haut-Commissariat aux droits de l'homme.
Kofi Annan résidait à Genève depuis la fin de son second mandat en 2006. Il avait établi aussi dans cette ville le siège de sa fondation. «Il était devenu très genevois, dans sa capacité à se lier à la société genevoise, dans sa retenue et dans sa capacité à faire de la diplomatie», fait encore remarquer M. Maudet.
Le gouvernement devrait lui rendre un hommage particulier mais des discussions seront menées avec la famille, selon le président. Parmi ses nombreuses récompenses, M. Annan avait notamment reçu le Prix de la Fondation pour Genève.
«Une force qui guidait vers le bien»
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a rendu hommage samedi à l'un de ses prédécesseurs, le Ghanéen Kofi Annan, saluant «une force qui guidait vers le bien», après l'annonce de la mort de Kofi Annan, décédé en Suisse à l'âge de 80 ans.
«De bien des manières, Kofi Annan incarnait les Nations unies. Il est sorti des rangs pour diriger l'organisation vers le nouveau millénaire avec dignité et une détermination sans égales», a-t-il ajouté.
Le courage» de Kofi Annan
Le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré samedi avoir «sincèrement admiré la sagesse et le courage» de l'ancien secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, décédé à 80 ans, dans un message rendu public par le Kremlin.
«J'ai sincèrement admiré sa sagesse et son courage, sa capacité à prendre des décisions réfléchies même dans les situations les plus complexes et critiques. Son souvenir restera à jamais dans le coeur des Russes», a déclaré Vladimir Poutine dans ce message adressé au successeur de Kofi Annan, Antonio Guterres.
«Un symbole pour la promotion de la paix»
L'ancien conseiller fédéral et président de la Confédération Joseph Deiss a réagi avec beaucoup d'émotion au décès de Kofi Annan. Il dit perdre «un ami» qui avait «un faible pour la Suisse». Pour lui, il représentait un «symbole pour la promotion de la paix».
«Nous pleurons une personnalité-clé qui, à des moments cruciaux de la fin du 20e siècle et au début du 21e siècle, a oeuvré pour la stabilité du monde et la crédibilité des Nations unies», a dit à Keystone-ATS Joseph Deiss, qui a été président de l'Assemblée générale de l'ONU en 2010/2011.
Kofi Annan «avait beaucoup de courage», estime-t-il. Il a souvent réussi à s'imposer face aux grandes puissances, notamment engagées dans des guerres. Il salue un grand défenseur de la légitimité et de la crédibilité de l'ONU sur la scène internationale.
Josph Deiss souligne aussi que Kofi Annan a été d'un grand soutien lors de l'adhésion de la Suisse à l'ONU en 2002. «Tout en discrétion, il a joué un rôle très important pour rassurer nos citoyens». «Je crois qu'il avait un faible pour la Suisse (...) C'était un grand ami de notre pays», glisse encore M. Deiss, qui avait lui-même tissé un lien d'amitié personnel avec M. Annan. (nxp/ats)
Le directeur de l'ONU s'exprime
Le directeur général de l'ONU à Genève Michael Møller vient de perdre un ami de 40 ans avec le décès de l'ex-secrétaire général Kofi Annan. Le Danois avait été le premier directeur exécutif de sa fondation, de 2008 à 2011.
«Je n'ai jamais accepté un poste dans ma vie sans lui avoir demandé son avis» et «je ne serai pas devenu directeur général de l'ONU à Genève sans lui», affirme le Danois, qui qualifie Kofi Annan de «mentor», de «modèle» et d'«ami».
Pour le directeur général, ce décès est une «perte énorme pour le monde». La capacité de conviction et d'attraction de Kofi Annan «faisait l'unanimité». «C'était vraiment une personnalité exceptionnelle», dit Michael Møller.
«Il faisait tellement partie de ma vie professionnelle et personnelle», a dit samedi à Keystone-ATS Michael Møller. «La rapidité avec laquelle il est parti provoque pour nous un choc dévastateur», ajoute-t-il. Les deux hommes s'étaient encore vus il y a une dizaine de jours et avaient parlé du Proche-Orient.