Kosovo: La première navette diplomatique reste sans succès

Actualisé

Kosovo: La première navette diplomatique reste sans succès

Pristina - Trois médiateurs internationaux, à la recherche d'un compromis sur le statut du Kosovo, ont terminé dimanche sans progrès notable leur première navette diplomatique Belgrade-Pristina.

Serbes et Kosovars campent toujours sur des positions diamétralement opposées.

A Pristina comme à Belgrade, l'Américain Frank Wisner, l'Allemand Wolfgang Ischinger et le Russe Alexandre Botsan- Khartchenko n'ont pu que constater le fossé qui sépare les protagonistes. Alors que les Kosovars veulent accéder dès cette année à l'indépendance, la Serbie refuse de renoncer au Kosovo.

Arrivée samedi au Kosovo après un séjour à Belgrade, la troïka a annulé une conférence de presse qu'elle devait donner dimanche à la mi-journée après une rencontre avec les représentants des Serbes du Kosovo. «La «troïka» est fraîchement reçue à Pristina», a titré «Koha Ditore», l'un des principaux quotidiens kosovars.

«A l'évidence ce n'est pas une mission très facile», a admis la veille M. Ischninger après les entretiens avec les dirigeants kosovars. «Je n'ai pas d'illusion et je me rends compte de la difficulté de cette mission», a renchéri M. Botsan-Khartchenko.

Indépendance dès cette année

Peu disposé au compromis, le Premier ministre kosovar Agim Ceku a réaffirmé que son objectif était de parvenir à l'indépendance dès cette année. «Je travaille pour la reconnaissance dès cette année de l'indépendance du Kosovo dans ses frontières actuelles», a-t-il dit en ajoutant: «Ce n'est pas le point de départ pour une négociation. Ce n'est pas une offre à discuter».

La troïka qui a entendu vendredi à Belgrade les dirigeants serbes réaffirmer leur ferme opposition à toute forme d'indépendance du Kosovo, s'est toutefois félicitée que les leaders kosovars et serbes aient accepté de travailler avec elle.

«Nous sommes ici pour construire des ponts et essayer de trouver les moyens de réaliser un consensus dans la région dans l'intérêt de la paix», a souligné l'Américain Frank Wisner Selon le quotidien kosovar «Daily express», des délégations serbe et kosovare devraient discuter à nouveau avec la «troïka» à la fin du mois à Vienne.

Rapport à l'ONU le 10 décembre

A l'issue de sa mission, prévue pour durer au maximum 120 jours, la «troïka» doit présenter le 10 décembre un rapport au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. La province est administrée depuis 1999 par l'ONU.

La mission a été créée après le refus de la Russie, alliée traditionnelle de la Serbie, d'approuver au Conseil de sécurité de l'ONU un plan, soutenu par les Etats-Unis et l'Union européenne (UE), prévoyant une indépendance du Kosovo contrôlée par une mission internationale.

Pour Washington et l'UE ce plan, présenté au début de l'année par le médiateur de l'ONU, Martti Ahtisaari, reste la base des nouvelles discussions tandis que Belgrade et Moscou le considèrent sans valeur.

Pas d'ultimatum

Alors que les Kosovars souhaitent boucler rapidement les nouvelles discussions, Belgrade et Moscou veulent qu'elles ne soient pas limitées dans le temps.

Mais les dirigeants kosovars soulignent que les retards dans la définition du statut du Kosovo ne font qu'aggraver la frustration des Albanais (plus de 90 % de la population) et risquent d'engendrer de nouvelles violences. Ils ont évoqué à diverses reprises l'eventualité d'une proclamation unilatérale d'indépendance.

Le commandant allemand Roland Kather, qui dirige la force internationale déployée par l'Otan au Kosovo (KFOR), a exhorté dimanche les négociateurs à trouver rapidement une solution, au nom des populations concernées et de leur avenir.

(ats)

Ton opinion