L'affiche qui choque les passants lausannois
Une compagnie théâtrale romande fait la promotion de sa dernière pièce par une affiche sur laquelle se trouvent un homme et une femme nus. Des passants sont choqués.
Le théâtre L présente dans plusieurs villes de Suisse romande une pièce de Kafka intitulée «Rapport à une Académie». Elle est jouée en ce moment et jusqu'à dimanche aux Pulloff Théâtres de Lausanne, avant d'aller à Neuchâtel, Aigle et Sion.
L'affiche de cette création met en scène un homme et une femme partageant un repas… intégralement nus. Si l'homme est relativement caché par la table, le corps de la femme est bien exposé au regard des passants.
«C'est pas normal»
Des passants qui sont visiblement choqués par cette publicité comme c'est le cas d'Amélie, 63 ans: «Je trouve cette affiche choquante. N'importe quel jeune qui se promène dans la rue peux voir cette femme nue et c'est pas normal».
Un jeune couple passant devant cette affiche dans une rue de Lausanne, s'arrête devant, estomaqué. Amir, 32 ans, s'exclame: «C'est n'importe quoi, ils ne savent plus comment attirer les regards sur leurs publicités mais là ça va vraiment trop loin», avant que sa compagne Ludivine ne renchérisse: «L'homme je trouve que ça va, mais la femme c'est scandaleux, on voit même une bonne partie de son intimité, si j'avais des enfants, je ne voudrais pas qu'ils voient ça».
Une affiche jugée correcte
Un autre passant, Christophe, âgé de 54 ans déclare quant à lui: «Je trouve la photo assez jolie mais elle n'a rien à faire dans la rue».
Si cette publicité a pu être affichée ainsi dans la rue, c'est que les organes devant juger de son degré d'offense possible a estimé qu'elle pouvait être visible sans restriction.
Christophe Jobin, le chef de l'Office de signalétique urbaine de Lausanne, nous explique le fonctionnement. «Quand la Société Générale d'Affichage reçoit le visuel d'une affiche pouvant choquer le public, elle l'a fait parvenir à Monsieur Français, responsable de la Direction des travaux. Si ce dernier estime qu'elle est contraire à certains critères, il l'a transmet alors à la Municipalité qui se réunit in corpore pour décider de ce qu'il faut faire».
Dans le cas présent, l'affiche a suivi tout ce processus en février dernier et la Municipalité a estimé qu'il n'y avait pas lieu de l'interdire.
Un avis partagé par Bernard Develey, directeur de la succursale Léman de la SGA précisant qu'il «s'agit d'une scène de la pièce» et qu'il n'y a selon lui «aucune connotation sexuelle».
Et vous, que pensez-vous de cette affiche? Êtes-vous choqué? Votez dans notre sondage.
(fab)