Justice (VD): L'alcool convoqué à la rescousse du pédophile

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Justice (VD)L'alcool convoqué à la rescousse du pédophile

Le Tribunal correctionnel de Nyon jugeait ce mardi un homme convaincu d'actes sexuels avec deux jeunes mineures, dont sa propre fille. Le procureur a requis quatre ans ferme, l'avocat veut du sursis.

par
Jérôme Faas
Le procureur Anton Rüsch a requis quatre ans d'emprisonnement ferme à l'encontre du cantonnier pédophile.

Le procureur Anton Rüsch a requis quatre ans d'emprisonnement ferme à l'encontre du cantonnier pédophile.

G., fruste cantonnier vaudois de 47 ans, est alcoolique et sujet à des pulsions pédophiles. Il l'admet devant la Cour d'une voix inaudible, qui jure avec son apparence rustique. Fin 2011 à Vallorbe, ivre, il s'est glissé à quatre reprises en deux heures dans la chambre de la belle-fille de son neveu, une enfant de cinq ans, qu'il touche jusqu'à la blesser. Son arrestation déclenche la plainte de son ex-femme, muette jusque-là: en 2005 au domicile familial proche d'Yverdon, un mois durant, il a caressé sa fille de 10 ans, l'a forcée à le masturber. Ce mardi, la gracile adolescente, encore mineure, assistait aux débats.

«Une seule solution pour l'empêcher de nuire»

Le procureur Anton Rüsch requiert quatre ans ferme, «une peine sévère mais juste». G., dont «la culpabilité doit être qualifiée d'extrêmement lourde», n'a pas réalisé la gravité de ses actes et n'est pas déterminé à se soigner, juge-t-il. Il déplore que ses aveux n'aient «jamais été francs du collier». Faute de réelle volonté d'introspection, sa thérapie serait vouée à l'échec. «Cela veut dire, en clair, que la seule solution pour l'empêcher de nuire à nouveau consiste à le mettre en prison pour longtemps.»

Le Ministère public prêt à faire appel

L'avocat du prévenu, Charles-Henri de Luze, plaide pour sa part le sursis, au moins partiel: «l'ange gardien» qui réfrène les pulsions qui étreignent tout un chacun s'évapore lorsque G. est soûl. Or, il a toujours agi en état d'ébriété. «La faute, qui bien sûr entraîne des conséquences, c'est de s'alcooliser.» Son client ne conteste aucun des fait qui lui sont reprochés, il s'est excusé, il se traite depuis peu. Inoffensif lorsqu'il est sobre, le cantonnier serait donc à l'abri d'autres «dérapages».

Le verdict sera rendu lundi prochain. Le procureur a déjà annoncé qu'il «s'opposera» à tout sursis complet. En cas de sursis partiel, il réserve sa décision.

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