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#NOUSSOMMESLEFUTURL'alimentation végane est-elle écologique?

Les aliments végétaux sont généralement moins nocifs pour l'environnement que la viande, le lait et les œufs. Peut-on protéger l'environnement par la nourriture?

Il est difficile de donner un chiffre exact pour le bilan écologique des aliments et les produits véganes n'ont pas en soi un meilleur bilan environnemental. Les produits régionaux et saisonniers à base de plantes ont le meilleur équilibre environnemental. Les consommateurs soucieux de l'environnement devraient donc acheter ces produits.

Il est difficile de donner un chiffre exact pour le bilan écologique des aliments et les produits véganes n'ont pas en soi un meilleur bilan environnemental. Les produits régionaux et saisonniers à base de plantes ont le meilleur équilibre environnemental. Les consommateurs soucieux de l'environnement devraient donc acheter ces produits.

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À Pâques, des végans et des défenseurs des droits des animaux ont diffusé des images d'œufs ensanglantés, de poussins déchiquetés et de poulets en surnombre sur les réseaux sociaux.

Les articles sur le véganisme suscitent régulièrement des commentaires enflammés sur «20 minutes». Les végans affirment que seule une alimentation végane peut stopper le changement climatique et les considérations éthiques jouent souvent un rôle légitime dans les débats. Les amateurs de viande à l'inverse, rétorquent que leur steak provient au moins de Suisse, ce qui n'est pas le cas des burgers de soja et des escalopes de quinoa des végans.

La production alimentaire est responsable d'environ 30% de toute la pollution environnementale mondiale. Comment le régime végan se situe-t-il par rapport au bilan énergétique et environnemental?

L'énergie grise des denrées alimentaires est la quantité d'énergie nécessaire au cours du cycle de vie du produit. Elle est utilisée, par exemple, pour la consommation thermique et électrique lors de la production et de la transformation des aliments, pour les carburants lors du transport, pour l'emballage des produits et la consommation électrique et thermique lors du stockage, de la vente et de la préparation.

Outre les producteurs de denrées alimentaires, les consommateurs contribuent également au bilan énergétique des aliments. Ceci par exemple, via leurs choix du moyen de transport pour se rendre au magasin ou au marché, du lieu d'achat, mais aussi du stockage et du recyclage des produits.

C'est le fourrage qui a la plus grande influence sur le bilan énergétique de la production de viande

Dans le cas de la viande, l'énergie grise représente la quantité d'énergie totale nécessaire à la production d'aliments pour les animaux, à la consommation du carburant lors du transport par camions, à la consommation d'électricité pour l'abattoir et la réfrigération, au stockage, à la production plastique pour l'emballage, aux besoins électriques pour l'éclairage et à la réfrigération lors de la vente au détail, à la production de charbon de bois pour la chauffe, ainsi qu'à l'élimination des emballages.

La majeure partie de l'énergie est généralement utilisée pour l'alimentation des bêtes. Par exemple, près de 2 tonnes de lait et de foin sont nécessaires pour élever un veau qui a un poids d'environ 200 kg. La Suisse importe plus d'1 million de tonnes d'aliments par an pour les animaux, dont 300 000 tonnes de soja, provenant principalement du Brésil.

Selon une étude de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, l'agriculture industrielle est également responsable d'environ 15% de toutes les émissions de gaz à effet de serre mondiales. Le bilan énergétique des aliments végétaux est dans la plupart des cas meilleur que celui de la viande, du lait et des œufs. Quand les fruits et les légumes sont produits dans des serres chauffées, l'énergie pour le chauffage représente la plus grande part d'énergie grise. Par conséquent, le bilan écologique des aliments végétaux produits en Suisse, hors saison, dans des serres chauffées aux combustibles fossiles, est pire que celui de ces mêmes produits cultivés en plein air et provenant du sud de l'Europe. Le transport par camion a un impact moindre que le chauffage des serres.

Même les aliments végans peuvent être extrêmement nocifs pour l'environnement

Est-ce que les alternatives aux produits animaux sont-elles plus écologiques? Même si de nombreux substituts de viande sont fabriqués à partir du soja, la majeure partie de la production de soja est destinée au fourrage pour le bétail. Les plats de viande sont donc nettement moins bons pour l'environnement que les burgers de soja et autres produits analogues. Cependant, de nombreux restaurants végans et take away proposent des menus à base d'avocat, dont le bilan écologique est également mauvais.

L'engouement publicitaire pour l'avocat mène à un déboisement illégal au Mexique, qui est le plus grand pays producteur au monde. Selon le «Huffington Post», chaque année, 1500 à 4000 hectares de forêt sont défrichés pour céder la place aux champs d'avocats. De plus, des engrais et pesticides artificiels sont utilisés et la quantité d'eau douce consommée est extrêmement élevée: selon la source, la taille du fruit, l'emplacement et la méthode de production, entre 500 et 1000 litres d'eau sont nécessaires pour produire 1 kg d'avocat.

Le transport d'Amérique du Nord ou d'Amérique centrale vers l'Europe aggrave d'autant plus l'empreinte énergétique de l'avocat. À la place du lait de vache, les végans consomment souvent du lait d'amande, mais les amandes posent problème en raison de leurs besoins élevés en eau. De même, les soi-disant «super-aliments» comme le quinoa, l'açaï ou les baies de goji sont souvent tout sauf «super» pour l'environnement à cause de la déforestation et des longs trajets pour le transport.

Il est difficile d'indiquer avec un chiffre précis l'énergie grise ou le bilan écologique des aliments. Un grand nombre de chiffres et d'informations seraient nécessaires pour le calcul de l'impact environnemental sur l'ensemble du cycle de vie. Or ceux-ci ne figurent pas sur l'emballage et sont difficiles à retracer. En outre, les méthodes de production varient considérablement d'un agriculteur à l'autre.

En matière d'alimentation, il n'y a donc pas, pour l'instant, d'accords sur la meilleure façon de protéger la planète. Doit-on considérer les émissions de CO2 en priorité? On plutôt la consommation d'eau? Qu'en est-il du bien-être animal, de la biodiversité, de l'utilisation des produits chimiques, des pesticides et des antibiotiques ? Il n'y a pas de réponse universelle à ces questions et chaque consommateur doit prendre lui-même ses décisions au quotidien.

Éviter le gaspillage alimentaire et préserver les ressources

Les experts s'accordent cependant sur certains points et il existe des lignes directrices pour une alimentation durable. En règle générale, la viande et les produits d'origine animale doivent être consommés de façon responsable et la nourriture doit idéalement provenir d'une ferme biologique de la région.

Les consommateurs soucieux de l'environnement préfèrent également acheter des denrées alimentaires d'origine suisse ou européenne, car le transport aérien de produits frais en provenance d'autres continents est très énergivore et donc nuisible au climat. Les légumes de saison cultivés en plein air ont un bien meilleur bilan écologique que les légumes cultivés dans des serres chauffées.

Enfin et surtout, il est important de valoriser les aliments. Jusqu'à un tiers des aliments produits en Suisse est perdu ou gaspillé sans pouvoir arriver jusqu'à l'assiette. Cela correspond à quelque 2 millions de tonnes d'aliments par an. Si nous jetons des aliments irréprochables aux ordures, des ressources rares telles l'eau, les sols et les sources d'énergies fossiles sont inutilement polluées ou consommées en vain.

On achète souvent trop dans les pays industrialisés. Aussi, une demande accrue en raison des pertes raréfie l'offre mondiale d'aliments, alors que la sécurité alimentaire de nombreuses personnes n'est pas garantie. On ne devrait donc acheter que ce qui va être consommé. Les restes peuvent souvent être réutilisés sans problème. De cette façon, aucune nourriture de valeur n'est perdue.

#NOUSSOMMESLEFUTUR

#NOUSSOMMESLEFUTUR est une campagne nationale soutenue par SuisseEnergie et des entreprises de renom. Son objectif est d'encourager la population suisse à économiser de l'énergie dans la vie quotidienne et à s'intéresser activement aux thématiques énergétiques ainsi qu'à la protection du climat. En tant que partenaire média, 20 minutes soutient la campagne #NOUSSOMMESLEFUTUR avec des articles de fond, des reportages et des quiz.

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