COMCOL'alliance Swisscom, SSR et Ringier sera scrutée
La COMCO va procéder à un examen approfondi de la coentreprise entre Swisscom, la SSR et Ringier.

La COMCO va examiner la joint-venture entre Swisscom, Ringier et la SSR.
Selon la COMCO, il existe des indices que la concentration crée ou renforce une position dominante dans le domaine de la commercialisation publicitaire.Par leur partenariat, Swisscom, la SSR et Ringier envisagent de réaliser des synergies et d'accélérer l'innovation dans le domaine de la publicité TV adaptée à des groupes cibles, explique la COMCO jeudi dans un communiqué.
A cet effet, Swisscom doit apporter à l'entreprise commune la compétence technique nécessaire ainsi que les données d'utilisateurs. La SSR et Ringier contribueront en apportant leurs espaces publicitaires ainsi que leurs propres données d'utilisateurs.
A l'issue de son examen préalable, la COMCO est arrivée à la conclusion qu'en matière de collaboration dans le domaine de la publicité TV adaptée à des groupes cibles, il existe des indices de création ou de renforcement de position dominante.
Alternative suisse
L'examen doit être réalisé dans le délai légal de quatre mois. La nouvelle société devrait entamer ses activités au premier trimestre 2016 sous réserve de l'approbation de la COMCO ainsi que du Département fédéral de la communication (DETEC) et de l'Office fédéral de la communication (OFCOM).
Swisscom, la SSR et Ringier ont annoncé à la mi-août leur alliance dans le domaine publicitaire. L'idée est de proposer une «alternative suisse puissante» aux géants américains du secteur Google ou Facebook, lesquels concentrent environ 50% des parts du marché du secteur de la publicité numérique en Suisse.
L'annonce de ce projet a créé une véritable onde de choc au sein des éditeurs. Quelques jours après l'annonce de cette collaboration inédite entre deux entreprises publiques et une société privée, le groupe de presse zurichois Ringier a claqué la porte de l'association des éditeurs alémaniques Schweizer Medien.
Clash entre éditeurs
Selon cette dernière, il est inacceptable que la Confédération - via la SSR financée par la redevance et Swisscom dont elle détient 51% des parts - intervienne dans le domaine des médias où la concurrence est déjà imparfaite.
L'association des éditeurs alémaniques demande concrètement une interdiction de la publicité pour la SSR, une «exigence radicale» que Ringier ne peut soutenir. Dans la foulée, Ringier Romandie, qui édite Le Temps, L'Hebdo et l'Illustré, a décidé de quitter Médias Suisses. (nxp/ats)