SyrieL'antique Palmyre menacée à son tour par l'EI
Les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) menaçaient jeudi la ville, un joyau antique dans le désert syrien inscrit au Patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco.
Des combats font rage aux alentours de la ville, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). «Palmyre est menacée», a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'ONG. «La bataille se déroule à 2 km à l'est de la ville après que l'Etat islamique s'est emparé de tous les postes de l'armée entre al-Soukhna et Palmyre», a-t-il précisé.
La ville abrite les ruines monumentales d'une grande cité qui fut l'un des plus importants foyers culturels du monde antique et sa valeur est inestimable. Son architecture unit, selon l'Unesco, les techniques gréco-romaines aux traditions locales et aux influences de la Perse.
Talal Barazi, gouverneur de la province de Homs, dont fait partie Palmyre, a indiqué de son côté qu'après la chute d'al-Soukhna, quelque 1800 familles avaient fui vers Palmyre.
Depuis la nuit de mardi à mercredi, les combats dans cette zone ont fait 110 tués, dont 70 membres des forces du régime du président Bachar al-Assad, parmi lesquels six officiers, et 40 jihadistes, dont deux chefs, des bilans difficiles à confirmer communiqués par l'OSDH.
Après Nimroud et Hatra
Une vidéo diffusée il y a un mois sur les réseaux sociaux a montré les jihadistes de l'EI détruisant à coup de bulldozer, de pioche et d'explosifs le site archéologique irakien de Nimrud, joyau de l'empire assyrien fondé au XIIIe siècle.
Ils s'en étaient déjà pris auparavant à Hatra, une cité de la période romaine vieille de 2000 ans, et au musée de Mossoul, dans le nord de l'Irak.
«Les pillages et les destructions de sites archéologiques ont atteint une échelle sans précédent» cette année, a déclaré mercredi la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, au cours d'une conférence au Caire. L'Etat islamique «y a recours comme tactique de guerre pour terroriser les populations», a-t-elle précisé. (ats)