Nigeria: L'armée et Boko Haram s'affrontent

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NigeriaL'armée et Boko Haram s'affrontent

L'armée nigériane a repoussé dimanche une attaque de Boko Haram contre la grande ville de Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno dans le nord-est du pays.

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24.12 Les troupes nigérianes « ont finalement pénétré et écrasé ce qu'il restait des insurgés de Boko Haram au Camp Zéro , situé au coeur de la forêt de Sambis», a affirmé samedi le président nigérian Muhammadu Buhari.

24.12 Les troupes nigérianes « ont finalement pénétré et écrasé ce qu'il restait des insurgés de Boko Haram au Camp Zéro , situé au coeur de la forêt de Sambis», a affirmé samedi le président nigérian Muhammadu Buhari.

Keystone
13.10 Un officiel nigérian a annoncé à la BBC la libération de 21 des lycéennes enlevées par Boko Haram en avril 2014 à Chibok, dans le nord du Nigeria.

13.10 Un officiel nigérian a annoncé à la BBC la libération de 21 des lycéennes enlevées par Boko Haram en avril 2014 à Chibok, dans le nord du Nigeria.

14.04 Le groupe islamique Boko Haram a envoyé une «preuve de vie» deux ans après l'enlèvement à Chibok (nord-est du Nigeria) de 276 lycéennes, un événement qui sera commémoré jeudi par des prières et des manifestations à travers tout le pays.

14.04 Le groupe islamique Boko Haram a envoyé une «preuve de vie» deux ans après l'enlèvement à Chibok (nord-est du Nigeria) de 276 lycéennes, un événement qui sera commémoré jeudi par des prières et des manifestations à travers tout le pays.

Keystone

Les islamistes se sont en revanche emparés de Monguno, alors que le secrétaire d'Etat américain John Kerry a dit à Lagos que les Etats-Unis sont «prêts à faire plus» contre eux.

Les combats, qui avaient débuté peu après minuit, ont fait au moins huit tués et 27 blessés, en majorité des civils, selon des sources médicales.

D'autres sources militaires et civiles font état de nombreux tués dans les deux camps. «Nous ratissons le secteur à la recherche des corps. Nous avons repoussé les hommes de Boko Haram jusqu'à Auno, à 12 km de la ville, d'autres ont pris la fuite en direction de Mainok», a souligné un responsable local qui a requis l'anonymat.

Le groupe islamiste a également lancé dimanche matin une attaque contre la ville de Monguno, à 140 km au nord de Maiduguri.

Au moins 150 tués récemment

«Monguno est tombée, Monguno est tombée», a ensuite déclaré à l'AFP un haut responsable militaire sous couvert d'anonymat. D'autres sources sécuritaires ont elles confirmé que des combattants islamistes s'étaient emparés de la ville.

Les islamistes qui ont lancé leur insurrection voici cinq ans dans le nord-est du Nigeria contrôlent de vastes secteurs de l'Etat de Borno et certaines régions de deux Etats voisins, Adamawa et Yobe.

Récemment, ils ont pris le contrôle de la ville et de la base militaire de Baga, près du lac Tchad, une attaque qui aurait fait officiellement 150 tués, bien plus selon certaines sources. Monguno se trouve à seulement une cinquantaine de kilomètres de Baga.

Scrutin prévu

L'incapacité de l'armée à venir à bout de l'insurrection est un casse-tête pour le président Goodluck Jonathan, qui brigue un nouveau mandat lors de l'élection du 14 février. Le chef de l'Etat s'est rendu samedi à Maiduguri dans le cadre de sa campagne électorale et le candidat de l'opposition, Muhammadu Buhari, y était attendu normalement lundi.

Les insurgés de Boko Haram ont tenté pour la dernière fois de s'emparer de Maiduguri en décembre 2013. Là aussi, ils avaient lancé leur assaut à partir de Njimtilo et avaient attaqué dans le secteur une base de l'armée de terre ainsi qu'un camp de l'armée de l'air.

De son côté, le secrétaire d'Etat américain John Kerry est arrivé dans la journée à Lagos, capitale économique du pays.

«Nous allons absolument continuer à soutenir l'armée (nigériane) dans ce combat. Boko Haram continue à tuer de nombreux civils innocents», a-t-il estimé. Les Etats-Unis sont «profondément engagés» au côté du Nigeria dans cette lutte mais «nous sommes prêts à faire plus», a-t-il affirmé. Il était par ailleurs venu demander aux candidats à l'élection présidentielle de respecter l'issue de ce scrutin, quelle qu'elle soit.

Centaines de milliers de déplacés au total

Les Etats-Unis ont insisté pour qu'elle ait bien lieu le 14 février, malgré l'extrême violence de l'insurrection islamiste dans le nord-est reculé du pays, qui risque d'empêcher des centaines de milliers de déplacés de participer au scrutin.

Le conseiller national à la sécurité du Nigeria, Sambo Dasuki, a appelé cette semaine au report des élections, expliquant que 30 millions de cartes d'électeurs n'avaient toujours pas été distribuées. Mais la commission électorale a maintenu son calendrier.

Goodluck Jonathan se présente pour un second mandat de quatre ans et devra affronter son principal rival, l'ex-dirigeant militaire Muhammadu Buhari.

Selon plusieurs spécialistes, M. Buhari et son parti, le Congrès progressiste (APC), ontune chance réelle de chasser du pouvoir le Parti démocratique du peuple (PDP) du chef de l'Etat sortant. (ats)

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