Banques: L'ASB appelle à améliorer les conditions cadres

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BanquesL'ASB appelle à améliorer les conditions cadres

Les effets de l'absence d'accès au marché européen commencent ainsi à se faire ressentir très négativement.

Le président sortant de l'ASB, Patrick Odier, a dressé un portait inquiétant.

Le président sortant de l'ASB, Patrick Odier, a dressé un portait inquiétant.

photo: Keystone

Traversant une période difficile, la place financière suisse n'en demeure pas moins bien positionnée et stable, estime l'Association suisse des banquiers (ASB). Parvenant aussi à étendre ses activités, elle nécessite cependant des conditions cadres optimales pour continuer d'assumer son rôle de moteur de l'économie suisse.

Si la place financière suisse reste stable, l'Association suisse des banquiers (ASB) observe cependant quelques signaux d'alerte, relève-t-elle jeudi dans le cadre de son assemblée générale (la Journée des banquiers) qui se déroule à Zurich. Ainsi, les banques helvétiques créent davantage d'emplois à l'étranger que sur le territoire national.

Les effets de l'absence d'accès au marché européen commencent ainsi à se faire ressentir très négativement, a expliqué devant la presse le président sortant de l'ASB, Patrick Odier. Le Genevois, auquel succédera dès vendredi Herbert Scheidt, a regretté l'actuelle situation politique en Suisse et dans l'Union européenne (UE).

Dans de telles circonstances, il paraît évident que la conclusion d'un accord sur les services financiers ne pourra pas voir le jour à court terme, a observé M. Odier. Les autorités européennes demanderont au préalable de régler la question de la libre circulation des personnes suite au vote du 9 février 2014 ainsi que les négociations institutionnelles en cours.

Accès aux marchés essentiel

«Malgré ce contexte difficile, je suis persuadé que l'accès au marché doit rester au coeur de nos préoccupations car il est crucial pour notre compétitivité et pour l'avenir des emplois du secteur bancaire en Suisse», a ajouté M. Odier. Et cela vaut tout particulièrement pour les petits établissements.

Parmi les autres évolutions défavorables l'ASB a aussi fait part de la réduction l'an passé du nombre d'établissements, en particulier étrangers et la légère contraction des actifs sous gestion sous l'effet du franc fort. De plus, la situation conjoncturelle demeure extrêmement tendue sur les principaux marchés étrangers.

Dans ce contexte, les banques n'ont d'autre choix que de se préoccuper de leur compétitivité et de leurs perspectives d'avenir. A cet effet, elles ont besoin de conditions cadres optimales que les milieux politiques et les autorités doivent s'attacher à créer.

La multiplication de coûteux projets réglementaires rend la Suisse moins attrayante, juge l'ASB. Si elle ne veut pas perdre de terrain dans la compétition internationale, elle doit s'attaquer au problème de la hausse des charges liées aux réglementations.

Révolution de la conformité fiscale

Pour ouvrir une brèche dans cette «jungle administrative» qui se densifie, le directeur de l'ASB, Claude-Alain Margelisch, a pour sa part mis en avant «le concept pour une bonne politique réglementaire», articulé autour d'un processus de contrôle par un organe indépendant. A ce titre, il s'est félicité des motions en ce sens qui ont été transmises au Conseil fédéral.

Toujours sur le front législatif, M. Margelisch a mentionné le soutien de l'ASB aux projets de lois sur les services financiers (LSFin) et sur les établissements financiers (LEFin). Ceux-ci créent des conditions de concurrence uniforme et assurent la sécurité juridique, tout en préservant la compétitivité internationale de la place financière suisse.

En revanche, l'ASB a rappelé son opposition aux intiatives «Monnaie pleine» et «Oui à la protection de la sphère privée» ainsi qu'au contre-projet concernant le 2e texte. Ces propositions défendent des intérêts particuliers et se focalisent sur des détails arbitraires, compromettant le bon fonctionnement de la place financière, a dit M. Margelisch.

Revenant sur «la révolution de la conformité fiscale», le grand chantier» de son septennat à la présidence des banquiers suisses, M. Odier a fait part de sa satisfaction face à la ligne de conduite fixée, soit «les standards internationaux, pas plus, pas moins». Mais pour le banquier privé genevois, l'évolution des mentalités a représenté l'élément le plus marquant des sept dernières années.

Fin d'un tabou

«En sept ans, nous sommes passés du tabou que constituait toute remise en cause du secret bancaire à la mise en oeuvre naturelle de l'échange automatique d'informations et à l'acceptation, comme une évidence, du postulat de conformité fiscale», a poursuivi M. Odier. Soutenant ces évolutions et collaborant avec les autorités, l'ASB a représenté un acteur majeur du renouvellement du modèle d'affaires du secteur bancaire. (nxp/ats)

(NewsXpress)

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