Crise financière: L'assureur AIG, prochaine victime de Wall Street ?

Actualisé

Crise financièreL'assureur AIG, prochaine victime de Wall Street ?

La banque britannique Barclays pourrait finalement reprendre certaines activités de l'américaine Lehman Brothers. Mais les regards se tournent vers l'assureur AIG, qui pourrait être la prochaine victime de la crise financière.

Barclays a annoncé mardi être en discussion avec la banque d'affaires - qui a déposé son bilan la veille - sur l'éventuel rachat de certains actifs. Elle confirmait des informations du «Wall Street Journal».

Selon le journal, les discussions portent sur le coeur de métier de Lehman: ses activités de souscriptions d'actions et obligations, le conseil en fusions-acquisitions et l'investissement en bourse. Barclays ne serait pas intéressée par les activités à l'étranger, que Lehman avait développées ces dernières années.

Barclays est la troisième banque britannique selon la capitalisation boursière, derrière HSBC et Royal Bank of Scotland. Elle avait mené pendant le week-end des discussions en vue d'une reprise de la totalité de Lehman Brothers, mais avait renoncé en l'absence de garanties des autorités de Washington.

Son retrait a contraint Lehman Brothers Holdings, la maison mère, à déposer son bilan - ce qui a déclenché un mouvement de quasi panique sur les marchés financiers du monde entier.

AIG en danger

Mais, parallèlement aux espoirs au sujet de Lehman, les marchés étaient de plus en plus inquiets du sort d'AIG. Le groupe américain «semble être le prochain candidat à l'échafaud», commentait Tom Sowanick, chef des investissements de Clearbrook Financial.

Moody's Investors Service a abaissé la note d'AIG de deux échelons, la ramenant de Aa3 à A2. Standard & Poor's l'a déclassée de trois rangs, à A- contre AA-, et Fitch Rating est passée de AA-à A, une baisse de deux crans. Les marchés étudient maintenant de près les conséquences de ces baisses, qui pourraient avoir pour conséquence l'annulation de certains contrats d'assurance.

AIG, qui était avant la crise le premier assureur mondial par la capitalisation boursière, reste noté en catégorie d'investissement mais les trois agences soulignent que de nouvelles dégradations sont possibles. A Francfort, l'action AIG reculait de 13,50%. Lundi, elle a chuté de plus de 60% à Wall Street pour finir à 4,76 dollars. Le titre a perdu 92% depuis le début de l'année.

L'assureur a accumulé 18 milliards de dollars de pertes durant les trois derniers trimestres, liées à des garanties sur des valeurs mobilières liées à des créances immobilières.

Une déconfiture d'AIG pourrait avoir «un impact beaucoup plus gros que les disparitions de Lehman ou de Bear Stearns, parce qu'AIG est beaucoup plus diversifié à l'international, explique Lorraine Tan, de l'analyse financière Asie pour Standard & Poor's. (ats)

Ton opinion