Patrouille des GlaciersL'avenir de la Patrouille des Glaciers incertain
La Patrouille des Glaciers pourrait ne plus avoir lieu après 2014. Le Conseil fédéral a adopté mercredi un rapport traitant de la pérennité de la manifestation. Son sort dépendra de celui de l'armée.

La Patrouille des glaciers a-t-elle encore un bel avenir?
Le destin de la Patrouille des Glaciers dépend de l'avenir que le Parlement et le peuple réservent à l'armée suisse. Il convient donc d'attendre les décisions définitives concernant le développement de l'armée afin de pouvoir fixer le sort de la Patrouille au-delà de 2014.
La poursuite de la Patrouille des Glaciers (PDG) à long terme au titre de compétition militaire ne dépend pas seulement de son rayonnement, mais aussi des moyens à disposition, écrit le Conseil fédéral dans le rapport qu'il a adopté mercredi en réponse à un postulat du conseiller national Jacques Bourgeois (PLR/FR).
Dans la période actuelle d'application de mesures d'économies, il convient «de distinguer l'utile du souhaitable», affirme le gouvernement, pleinement conscient de l'importance et du rayonnement positif de la PDG tant pour l'armée que pour le canton du Valais.
Sans le soutien, logistique en particulier, de l'armée, la PDG ne serait plus la même. Mais l'armée y voit aussi de l'intérêt. Avec des engagements concrets en haute montagne dans des conditions hivernales, la PDG est davantage qu'un exercice, affirme le Conseil fédéral.
Evénement civil possible
Avec la hausse substantielle de la taxe d'inscription, soit 1200 francs par patrouille de trois personnes pour le grand parcours (Zermatt-Verbier), la PDG pourrait être organisée comme un événement commercial purement civil. Mais elle n'aurait plus le même charme et les normes de sécurité ne pourraient plus être assurées au même niveau qu'aujourd'hui.
Financièrement, les prestations de l'armée se présentent sous la forme de plus de 12'000 jours de service, soit au moins un détachement de 80 officiers et 300 soldats qui accomplissent leurs obligations militaires. Ce sont également entre 250 et 300 heures de vol d'hélicoptères.
Par rapport à un cours de répétition normal, il faut compter entre 300'000 et 500'000 francs supplémentaires. En 2012, le budget de la PDG était de 7,3 millions de francs. Sans l'armée, le «budget civil» atteint 2,7 millions. En 2012, les sponsors ont rapporté 1,3 million de francs.
Image de marque
Dans son rapport, le gouvernement passe en revue les dimensions écologique, économique, touristique et même politique de la PDG. Elle est incontestablement une image de marque à laquelle plus de 2000 patrouilles s'inscrivent régulièrement, seules 1500 pouvant prendre le départ.
L'origine de la PDG remonte à la Deuxième Guerre mondiale. La première épreuve s'est déroulée en avril 1943, avec 18 patrouilles au départ, dont deux seules à l'arrivée. L'année suivante, 64 patrouilles participèrent. Un tragique accident qui vit la chute mortelle d'une patrouille dans une crevasse en 1949, marqua un coup d'arrêt. Le Département militaire fédéral de l'époque interdit l'épreuve.
Le souvenir de la PDG étant resté vivace, la course a été remise sur pied par l'armée dès 1984, avec 190 patrouilles. Elle est désormais organisée tous les deux ans et se tient sur deux parcours ralliant Verbier, soit de Zermatt soit d'Arolla.
(ats)