GenèveL'Ecole d'avocats accusée d'avoir serré la vis
Le taux de réussite au sein de l'Ecole d'avocature a reculé de 80% à 55% en un an. Un tri, estiment certains étudiants.
- par
- Henri Della Casa

Prof. François Bellanger, président du conseil de direction de l'Ecole d'avocature.
«La première volée a peut-être bénéficié d'une certaine souplesse. La direction a corrigé le tir avec nous». Elève de la deuxième salve de l'Ecole d'avocature (ECAV), Christophe* oscille entre déception et amertume.
Les résultats de la session de juin ont été sans appel: 45% des 266 aspirants au métier d'avocat ont été recalés. Ils n'étaient que 20% un an plus tôt. «Ils ont clairement mis une barre», estime Patrick*, qui a lui réussi sa formation, ouvrant la voie à un stage au sein d'une étude.
Une exigence opportune
La chute vertigineuse du taux de succès laisse ainsi penser aux étudiants que les vannes ont été fermées cette année. Faux, répondent en cœur l'ECAV et le Département de l'Instruction publique. «Il n'y a eu ni quota, ni consigne de notation plus sévère», indique Carole Lager, directrice de l'institut rattaché à l'Université.
La moyenne générale de 4,05 ne peut-elle pas être assimilée à un serrage de vis? «Notre niveau d'exigence correspond aux attentes d'une telle formation, précise le professeur François Bellanger. Notre fonction est de préparer de futurs hommes et femmes de loi».
Rodage durant la première année
Le président de l'ECAV concède toutefois que le programme de cette deuxième volée était bien plus dense qu'en 2011. «Nous sommes mieux organisés désormais. La première année a servi de rodage».
Reste que la crainte subsiste, même pour ceux qui ont réussi leurs examens. «Nos résultats sont bien en-deçà de ceux de l'an passé. Les avocats chez qui nous postulerons vont se poser des questions», analyse une diplômée.
*Prénoms d'emprunt