L'Eglise prend des allures d'auberge espagnole

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L'Eglise prend des allures d'auberge espagnole

Les 80% de la population suisse
se déclarent pieux, mais dans les Eglises officielles, protestante et catholique, les sorties se multiplient.

«Je me suis marié il y a trois ans avec un homme divorcé, et le curé de ma paroisse a refusé de nous mettre à disposition l'église de notre village.» «Je suis athée et je ne trouve pas normal de devoir continuer à payer l'impôt ecclésiastique.» Parmi les nombreux avis exprimés sur le site Virus.rsr.ch ces deux cas montrent que, dans bien des cas, la population a mal à son Eglise. L'institution ne parvient en effet plus à convaincre. «Les gens ne veulent plus se faire dire quelque chose par cette institution», ajoute le sociologue des religions Jörg Stolz. Conséquence, des sorties d'Eglise et le refus de payer l'impôt ecclésiastique dans les cantons qui le permettent sans difficulté, Neuchâtel et Genève avant tout.

L'Eglise devient donc une espèce d'auberge espagnole où chacun vient prendre ce dont il a besoin.

Spirituellement comme socialement: «Parfois, nous remplaçons des assistants sociaux en considérant la personne globalement et en pouvant leur consacrer plus de temps», relève Antoine Reymond porte-parole de l'Eglise protestante du canton de Vaud. Malgré tout et pour tout ce qu'elle offre, l'Eglise reste gratuite. Jusqu'à quand?: «le débat mériterait d'être lancé», estime Pierre Regad, ancien secrétaire général de l'Eglise catholique genevoise.

Daniel Schwab (RSR)

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