«Moubarak dégage!»: L'Egypte suit l'exemple tunisien

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«Moubarak dégage!»L'Egypte suit l'exemple tunisien

Selon un expert, la colère qui s'exprime dans tout le Maghreb vise des pouvoirs autoritaires et usés.

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Les Egyptiens réclament le départ de leur président.

Les Egyptiens réclament le départ de leur président.

Environ 15'000 Egyptiens sont descendus dans les rues, mardi, réclamant le départ du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis près de 30 ans. Inspirées par la révolte tunisienne, les manifestations, au Caire, à Alexandrie et dans d'autres villes ont vu fleurir des slogans tels que «Après Ben Ali, à qui le tour?» ou «Moubarak dégage». Des heurts ont fait trois morts: un policier au Caire et deux manifestants à Suez.

Pour Antoine Basbous, directeur de l'Observatoire des pays arabes à Paris, ces événements, en Egypte ou en Algérie, ne sont pas dus au hasard. «La colère est commune à ces peuples, victimes depuis des années de pouvoirs absolus et autoritaires. La «révolution de jasmin» a permis de créer un précédent dont rêvent tous les peuples. Ils n'attendent que des circonstances favorables, et que l'expérience tunisienne soit un succès menant à une stabilisation du pays, pour rééditer cet exploit.»

La Tunisie avait réuni toutes les conditions pour une révolte populaire, poursuit Antoine Basbous: légitimité contestée d'un pouvoir usé jusqu'à la corde, corruption arrogante opposée à un appauvrissement croissant de la population, libertés publiques et individuelles quasi inexistantes. Et, surtout, une image dégradée du pays à l'extérieur. «En ce sens, la publication par WikiLeaks de documents dévoilant ce que les USA pensaient du pouvoir tunisien a été un déclencheur. Sentant les Américains de son côté, le peuple a osé se rebeller.»

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