L'émissaire de l'ONU a rencontré Aung San Suu Kyi

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L'émissaire de l'ONU a rencontré Aung San Suu Kyi

RANGOON - L'émissaire de l'ONU Ibrahim Gambari a rencontré dimanche la figure de proue de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi pendant environ 90 minutes, ont annoncé des diplomates.

Le diplomate nigérian était revenu dimanche à Rangoon après avoir entamé sa mission samedi à Naypyidaw, la capitale-bunker où sont retranchés les généraux de la junte, et où il avait passé la nuit.

Il a été immédiatement emmené à la résidence des hôtes d'Etat, qui se trouve sur University Avenue, pour y rencontrer Aung San Suu Kyi, qui a été amenée de chez elle pour cet entretien.

Celle qu'on appelle la «Dame», Prix Nobel de la paix 1991 et incarnation du mouvement démocratique birman, vit dans la même rue, en résidence surveillée. Le fait que la dissidente sorte de chez elle est extrêmement rare, les très rares visiteurs qui l'ont rencontrée au cours des années le faisant en général chez elle. On ne fournissait aucune autre précision sur l'entretien.

On ne savait pas si Gambari devait passer la nuit dans cette résidence des hôtes du régime. L'émissaire onusien devait en tous cas également rendre compte aux diplomates de ses entretiens.

L'ONU n'a toujours pas communiqué officiellement sur son programme, on ne sait donc pas qui Gambari a rencontré à Naypyidaw. Des diplomates assuraient cependant auparavant qu'il refuserait de se rendre dans la nouvelle capitale de la junte à moins d'être assuré de rencontrer son numéro un, le général Than Shwe.

En outre, s'il a pu rencontrer Aung San Suu Kyi, ce ne peut être qu'avec l'autorisation de Than Shwe.

Alors qu'aucune précision ne filtrait sur les entretiens de M. Gambari, l'ambassadeur britannique Mark Canning a dit souhaiter «qu'il reste ici assez longtemps pour que soit lancé un authentique processus de réconciliation nationale. Il devrait pouvoir disposer du temps qu'il faudra pour cela. Cela voudra dire l'accès à de hauts représentants du gouvernement ainsi qu'à un éventail d'acteurs politiques».

De son côté, à Rome, intervenant pour la première fois sur la situation en Birmanie, le pape Benoît XVI a fait savoir dimanche qu'il «suivait avec beaucoup d'inquiétude les très graves événements» de Birmanie.

«Je veux exprimer ma proximité spirituelle à la population tout entière en ces temps de très douloureuse épreuve qu'elle est en train de vivre», a-t-il déclaré aux fidèles dans sa résidence d'été de Castel Gandolfo, ajoutant «fortement souhaiter qu'une solution pacifique soit trouvée pour le bien du pays». La Birmanie compte environ 1% de catholiques. (ap)

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