Attentat à Bilbao: L'ETA avait donné un avertissement téléphonique

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Attentat à BilbaoL'ETA avait donné un avertissement téléphonique

Une bombe a explosé mercredi à Bilbao, au Pays basque espagnol, devant des locaux de la télévision régionale EITB qui avait été évacués après un avertissement téléphonique passé au nom de l'ETA.

La déflagration a provoqué d'importants dégâts matériels et fait un blessé léger, une personne touchée à une oreille, d'après EITB, qui a continué à émettre malgré les dommages subis par son siège.

«Ils ont essayé de faire taire l'un des médias de ce pays», a accusé le directeur d'EITB Bingen Zupiria lors d'un point de presse improvisé devant l'immeuble de la télévision.

La bombe a explosé peu avant 11h locales. Le bâtiment de béton et de verre de la télévision avait été évacué et le quartier bouclé après un appel téléphonique reçu par une caserne de pompiers une heure plus tôt.

La télévision publique espagnole a montré des images du moment de l'explosion. La force de la déflagration a soufflé les vitres de la façade de verre de l'immeuble de six étages. Puis une épaisse fumée a recouvert l'édifice endommagé, qui abrite aussi les bureaux d'autres médias, dont l'antenne locale du quotidien «El Mundo».

Cet attentat est survenu moins d'un mois après l'assassinat imputé à l'ETA d'un chef d'entreprise basque le 3 décembre dernier.

L'organisation séparatiste clandestine a tué plus de 825 personnes en 40 ans de lutte armée pour l'indépendance du Pays basque. En mars 2006, le groupe avait déclaré un cessez-le-feu qui avait conduit à l'ouverture de discussions de paix. Mais il avait lui-même rompu cette trêve le 30 décembre 2006 en tuant deux personnes dans un attentat à l'aéroport Barajas de Madrid.

«L'ETA peut attaquer mais elle perdra toutes les batailles», a averti mercredi le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero. «Cela ne permettra d'atteindre qu'un seul but: celui de mettre plus rapidement les terroristes en prison.»

A Bilbao, les enquêteurs ont indiqué que des agents avaient suivi les renseignements fournis par le correspondant anonyme et retrouvé le propriétaire du véhicule utilisé pour cet attentat. L'homme était attaché à un arbre dans un bois en banlieue de la ville.

«C'est un attentat contre toute la société basque parce que la télévision publique est financée avec l'argent du contribuable», a dénoncé Antonio Basagoiti, chef local du Parti populaire (PP), la principale force d'opposition. selon lui, «l'ETA veut nous forcer à accepter ce qu'elle veut: l'indépendance, le socialisme et un retour au Moyen-Age».

L'organisation paramilitaire basque a cependant subi d'important revers ces derniers mois, avec l'arrestation de plusieurs de ses hauts responsables des deux côtes des Pyrénées. Son numéro un présumé, Aitzol Iriondo, a été interpellé dans le sud de la France le 8 décembre, trois semaines après son prédécesseur, Mikel de Garikoitz Aspiazu, alias Txeroki, en Espagne. (ap)

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