Genève/VaudL'Etat à l'aide pour blinder la sécurité des israélites?
Le danger terroriste grandit pour les juifs de Suisse, selon Berne. La CICAD sollicite l'aide des cantons pour renforcer la protection des synagogues et des écoles.
- par
- David Ramseyer

Alerte à la bombe à la synagogue de Lausanne, le 8 mai 2013.
Il y a eu Paris et Bruxelles notamment. Depuis lors, «la menace, principalement d'extrémistes djihadistes, s'est accrue pour les Suisses de confession juive», estime le Département fédéral de l'intérieur. Un rapport de son Service de lutte contre le racisme, publié le 17 novembre dernier, rappelle aussi les responsabilités des autorités fédérales et cantonales. En cas de sérieux soupçons d'attaques, elles ont une «obligation de protection (...) des personnes, même au prix de ressources humaines et financières élevées».
Caméras et blindages
Forts de ces constats, «nous souhaiterions que les cantons romands participent financièrement au renforcement de la sécurité des synagogues et des écoles israélites», indique la Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation (CICAD).
Selon son secrétaire général Johanne Gurfinkiel, le coût prévu pour la pose de nouveaux systèmes de vidéosurveillance, de blindages aux fenêtres ou encore d'obstacles devant les bâtiments se monte à plusieurs centaines de milliers de francs. Une somme que la communauté israélite n'entend pas assumer seule, alors qu'elle consacre déjà plus d'un million de francs par an à la sécurité de ses membres.
Arc lémanique davantage concerné
Genève et Vaud - avec qui «la collaboration est excellente», insiste la CICAD - sont particulièrement sollicités. C'est là que vivent en effet la plupart des juifs de Suisse romande (plus de 4000 personnes à Genève et environ 1000 en terres vaudoises; ndlr). En tout, les deux cantons accueillent dix lieux de culte et quatre écoles israélites.
S'il n'y a pas encore eu de rencontre, le Département genevois de la sécurité indique d'ores et déjà que de manière générale il ne peut «pas entrer en matière sur la prise en charge par des fonds publics de moyens de sécurité privés». Aucune aide n'est donc prévue pour l'heure. Mais le Canton ajoute qu'en cas de danger imminent, «des mesures spéciales peuvent être décidées. La police se tient toujours prête à réagir de façon proportionnée aux risques identifiés».
Côté vaudois, une entrevue est déjà agendée. «Les requêtes de la CICAD seront évaluées lorsque le détail en sera connu», informe le Département de la sécurité. Alors que la police a renforcé ses contacts avec la communauté juive depuis les attentats de Paris, l'Etat vaudois précise que «des mesures ponctuelles ou régulières sont adaptées en permanence selon la situation».