GenèveL'Etat pourrait supprimer 4000 places de parking
Le Canton veut assouplir les règles de compensation des cases effacées afin de réaliser des aménagements profitants à tous.
- par
- Maria Pineiro

Les places de stationnement en surface entrent en concurrence avec des aménagements pour tous types de mobilité.
Pour concrétiser la loi pour une mobilité cohérente et équilibrée, il faudra supprimer 4000 places de parking en surface. C'est, selon nos informations, le chiffre révélé par Serge Dal Busco, conseiller d'État chargé des Infrastructures, à la Commission des transports du Grand Conseil mi-mars.
Sauf dérogation, à ce jour, toute case supprimée en surface dans le centre doit être compensée. La loi permet de biffer 111 places par an, sur une offre de référence de 23 000. À ce rythme, les aménagements prévus pour la mobilité douce, les transports publics au centre et la fluidification du trafic motorisé sur la moyenne ceinture seraient achevés dans 28 ans, aurait affirmé le ministre. C'est trop pour l'État, qui veut accélérer le mouvement en assouplissant les règles de compensation. Le délai de réalisation pourrait être ramené à cinq ans. Le Département n'a pas confirmé ces chiffres.
«Cela paraît impressionnant, confie un député. Mais comparé au total des places disponibles (ndlr: quelque 230 000 tous types confondus dans les zones urbaines) et des enjeux, c'est raisonnable.» Pour l'Association transports et environnement, il s'agit d'une bonne nouvelle. «C'est le moment de libérer de l'espace au centre pour les piétons et les vélos», affirme Lisa Mazzone, présidente à Genève. En revanche, François Membrez, à la tête du TCS Genève, se montre circonspect: «Nous sommes prêts à étudier les demandes au cas par cas, mais supprimer pour supprimer, c'est non!»
Se laisser une marge de manoeuvre
Serge Dal Busco veut jouer sur deux tableaux pour gagner en souplesse. Son projet de loi est à l'étude en Commission des transports. D'une part, il veut quadrupler le nombre de places compensables dans les parkings souterrains existants, les faisant passer à 2% de l'offre de référence datée de 2011. D'autre part, le ministre veut élargir les possibilités de dérogation à l'obligation de compenser. Il ne serait plus nécessaire de justifier d'aménagements pour la fluidité et la sécurité. Une seule de ces raisons suffirait.