GenèveL'Etat pousse pour garnir le PAV de lieux culturels
Trois zones du secteur Praille-Acacias-Vernets ont été identifiées pour accueillir artistes, ateliers, lieux de création et de divertissement.
- par
- Jérôme Faas

Le canton veut multiplier les lieux culturels aux bords de l'Arve, déjà bien fournis en la matière.
L'Etat veut des lieux culturels en abondance dans ce nouveau et immense bout de ville que sera le secteur Praille-Acacias-Vernets (PAV). Il sait où il les veut. Il sait quels lieux déjà existants seront maintenus. Et il commence à avoir une bonne idée du type de nouveaux lieux qu'il souhaite voir se créer.
L'Arve, l'Etoile et Praille-Ouest
Ce vendredi, les conseillers d'Etat Antonio Hodgers (aménagement) et Thierry Apothéloz (culture) donnaient une conférence de presse en compagnie des conseillers administratifs de la Ville de Genève, de Lancy et de Carouge, communes sur lesquelles s'étend le PAV, dont la construction effective débute l'an prochain avec le nouveau quartier des Vernets, qui s'érigera à la place de l'actuelle caserne militaire. Ils présentaient deux études. La première portait sur la portion des rives de l'Arve comprise entre le pont Wilsdorf et la pointe de la Jonction, la seconde sur le secteur de l'Etoile, où devraient pousser d'ici une quinzaine d'années des tours pouvant monter jusqu'à 175 mètres.
Ces deux secteurs ont été identifiés comme propices pour accueillir ces fameux lieux culturels. Le troisième, nommé Praille-Ouest, n'a pas encore fait l'objet d'une étude fouillée. Il court le long de la route des Jeunes, en face du centre commercial et du stade.
Urgent besoin d'ateliers
Antonio Hodgers rappelle que, depuis la vague de fermeture des squats au début des années 2000, Genève a subi «un grand appauvrissement culturel». Alors que la réalisation du PAV débute, «la question des lieux de culture et d'expérimentation resurgit». Sami Kanaan, conseiller administratif de la Ville, souligne par ailleurs le manque criant de lieux de travail et de création, d'ateliers, mais à des prix abordables. A l'échelle du canton, 16'000 m2 de ce type seraient nécessaires.
Le Loup et la Parfumerie vivront
Au bord de l'Arve, la plupart des lieux culturels existants seront pérennisés, ont annoncé les autorités. Ainsi, par exemple, le théâtre du Loup, celui du Galpon et la Parfumerie demeureront. Seule la Gravière est vouée à la démolition, mais la volonté existe qu'elle renaisse de ses cendres ailleurs. Les petits bâtiments de la zone auparavant dévolue à Firmenich seront affectés à la culture (ils sont utilisables rapidement), et la Ville imagine déjà que durant quelques années, quand la voirie située entre le centre sportif des Vernets et celui de la Queue d'Arve déménagera, l'espace pourra accueillir des lieux éphémères.
Un centre culturel dans la tour
Dans le secteur de l'Etoile, l'étude dévoilée postule d'installer un centre culturel pluridisciplinaire au bas de la tour (dont un premier étage dédié aux créateurs), sur un total de 6'000 m2. Le centre en question aurait de nombreuses ramifications alentours, l'espace éligible totalisant 34'000 m2 d'équipements publics et 52'000 m 2 d'espaces publics.
«Avant, on considérait que les espaces culturels étaient résiduels. Ils occupaient l'espace qui restait. Là, on désire les planifier avant la réalisation des quartiers», explique Damien Bonfanti, conseiller administratif de Lancy. «Il faut prévoir, sinon la culture risque d'être le parent pauvre de ce nouveau centre-ville», abonde Antonio Hodgers, qui affirme que les mètres carrés s'arrachent dans le secteur. Canton et communes, qui font part de cette volonté depuis déjà deux ans, maintiennent donc le cap. Alors que les espaces étaient déjà largement identifiés, voici que les contenus, comme à l'Etoile, commencent à être mis sur la table.