Logement genevois: L'Etat snobe la Ville

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Logement genevoisL'Etat snobe la Ville

Le canton impose des travaux que refusent vigoureusement habitants de la Jonction et municipalité.

Raphaël Leroy
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Raphaël Leroy
C'est sur les barres Honegger qu'auront lieu les travaux d'agrandissement.

C'est sur les barres Honegger qu'auront lieu les travaux d'agrandissement.

Le préavis négatif de la Ville et les oppositions répétées des locataires n'y ont rien changé. Vendredi, le département cantonal des constructions a donné son autorisation à la surélévation de deux étages pour cinq immeubles du boulevard Carl-Vogt, à la Jonction.

Au total, 120 nouveaux logements et un parking souterrain de 300 places devraient y voir le jour pour le compte de l'Hospice général, propriétaire des parcelles.

Les locataires victimes de l'Hospice?

«L'institution fait payer l'aide sociale aux locataires», peut-on lire sur un tract de l'Association des habitants de la Jonction (AHJ). Son président, Michel Schweri, s'explique. «Nous craignons une hausse de loyers après travaux et une perte de qualité de vie dans un quartier déjà très dense. Sans parler des pendulaires qui occuperont les places de parking.»

Selon «Le Courrier», un recours sera déposé prochainement. Et la Ville va lui emboîter le pas. «Je ferai opposition, s'exclame le Conseiller administratif Rémy Pagani. Ce projet surdensifie la ville et en plus il n'est pas légal.»

«Le projet est bel et bien légal!»

Selon les opposants, la surélévation dépasse de 3 m les normes en vigueur. Un argument contesté par l'architecte du projet, Louis Caduff, et le conseiller d'Etat en charge de l'affaire, Mark Muller.

«J'ai suivi le préavis de la commission d'architecture, indique ce dernier. Le projet est donc bien légal. L'Hospice a aussi tout loisir de ne pas augmenter les loyers. Je comprends les habitants, mais l'intérêt public doit supplanter les intérêts particuliers.»

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