Marchés financiers: L'euro continue à se redresser

Actualisé

Marchés financiersL'euro continue à se redresser

L'euro se reprenait vendredi face aux principales autres devises, dont le franc, le dollar et le yen.

L'euro se reprend face au dollar.

L'euro se reprend face au dollar.

L'appréciation de la monnaie unique reflète notamment l'injection par la Banque du Japon (BoJ) de 1000 milliards de yens (8,85 milliards de francs) dans le système bancaire nippon.

Vers 08h00, l'euro notait ainsi à 1,4482 franc, après avoir atteint 1,4590 franc dans la nuit de jeudi à vendredi. En l'espace de trois jours seulement, la monnaie unique a gagné pas moins de 6 centimes. Il n'en reste pas moins que la devise européenne demeure extrêmement volatile sur les marchés des changes.

L'euro reprenait également du terrain par rapport au dollar, notant à 1,2580 dollar, contre 1,2482 dollar jeudi vers 23h00. La devise européenne a amorcé sa hausse jeudi en début de soirée, après s'être repliée une grande partie de la journée et avoir atteint mercredi 1,2144 dollar, son plus bas niveau depuis mi-avril 2006.

La monnaie unique européenne progressait aussi face à la devise nippone, à 113,50 yens, contre 111,88 yens la veille, tout comme le billet vert à 90,225 yens contre 89,62 yens jeudi soir. Les courtiers ont notamment attribué l'appréciation de l'euro à l'annonce vendredi par la BoJ de l'injection de 1000 milliards de yens.

Taux négatifs

L'institut d'émission avait déjà injecté 2000 milliards de yens le 7 mai, puis la même somme le 10 mai, en pleine tourmente boursière face à la crise grecque et à sa possible contagion à d'autres pays de la zone euro.

A l'image du franc, valeur refuge pour les investisseurs, le yen a fortement augmenté ces dernières semaines. Un yen trop fort réduit les profits des exportateurs japonais et pourrait mettre en danger la reprise de son économie, encore très dépendante des ventes à l'étranger.

Sur les marchés, les spéculations portant sur des interventions massives des banques centrales, dont la Banque nationale suisse (BNS), se multiplient. Les dirigeants de l'institut d'émission helvétique ont réaffirmé ces derniers mois qu'ils veillaient à éviter toute appréciation excessive du franc.

La rumeur voudrait que la BNS ait acheté mercredi pas moins de 10 milliards d'euros pour empêcher que la devise européenne ne passe sous la barre de 1,40 franc. Or, ce jour-là, le franc a bondi en début d'après-midi vers 1,43 franc pour un euro, alors que le cours s'affichait vers 1,40 franc auparavant.

Bond des avoirs en devises étrangères

Illustrant les interventions de la BNS, les avoirs en devises étrangères de l'institut d'émission se sont hissés à fin avril à 153,8 milliards de francs, contre 125,09 milliards un mois auparavant, selon son Bulletin de statistique mensuel publié vendredi. Le détail par monnaie sera publié à l'issue du trimestre, mais la part de l'euro devrait être prépondérante.

Désécurisés par la crise de l'euro, les investisseurs étrangers effectuent des achats massifs de monnaie helvétique. Ces mouvements poussent en zone négative les rendements de certains placements à court terme libellés en monnaie helvétique.

L'attrait pour le franc entraîne également une baisse du taux Libor à trois mois. Principal instrument de la politique monétaire de la BNS, il a été fixé jeudi à 0,19667%, alors qu'il se maintenait ces derniers mois à 0,25%.

Grosse déprime des Bourses

La crise de l'euro ainsi que les dissensions au sein de l'Union européenne sur la gestion de celle-ci ont continué de peser sur les Bourses vendredi. Après la clôture jeudi soir en forte baisse de Wall Street et des principales places européennes, la Bourse de Tokyo a lâché en fin de séance vendredi 2,45% par rappport à la veille.

Sur le Vieux Continent, le repli s'est poursuivi en début de séance vendredi. A l'image des marchés de Paris, Francfort et Londres, entre autres, la Bourse suisse a entamé la journée en baisse, abandonnant vers 10h15 0,66% par rapport à la clôture de la veille.

(ats)

Ton opinion