Procès par contumace: L'ex-président pakistanais a été condamné à mort

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Procès par contumaceL'ex-président pakistanais a été condamné à mort

Dans un procès pour «haute trahison», Pervez Musharraf a été condamné à mort, par contumace. Il lui est reproché d'avoir imposé l'état d'urgence en novembre 2007.

Pervez Musharraf, président de 2001 à 2008, se trouve actuellement à Dubaï.

Pervez Musharraf, président de 2001 à 2008, se trouve actuellement à Dubaï.

AFP

L'ex-président pakistanais Pervez Musharraf, en exil à Dubaï, a été condamné à mort par contumace mardi pour «haute trahison», a annoncé la radio publique, une première dans un pays où l'armée est souvent considérée comme à l'abri des poursuites. La condamnation de ce personnage central de l'histoire récente du Pakistan a trait «à la décision qu'il a prise le 3 novembre 2007», soit l'imposition de l'état d'urgence dans le pays, a déclaré son avocat, Akhtar Shah. L'ex-président «n'a rien fait de mal», a-t-il souligné.

Pervez Musharraf avait alors invoqué la défense de l'unité nationale face au terrorisme islamiste et l'opposition de la Cour suprême, qui devait se prononcer sur la légalité de sa réélection un mois plus tôt, pour suspendre la Constitution. «Le terrorisme et l'extrémisme sont à leur apogée», avait justifié le général. Cette mesure très impopulaire, levée en décembre 2007, avait fini par provoquer sa chute moins d'un an plus tard. «Il était le chef d'état-major, il était le président du Pakistan et le commandant suprême des forces armées», a observé mardi son avocat Akhtar Shah, ajoutant que Pervez Musharraf, exilé et malade, «voulait rentrer au Pakistan pour témoigner» mais attendait pour cela que sa sécurité soit garantie.

Aujourd'hui âgé de 76 ans, le général Musharraf était parvenu au pouvoir par un coup d'État sans effusion de sang en octobre 1999, puis s'était autoproclamé président en juin 2001, avant de remporter en avril 2002 un référendum controversé. Il était resté à la tête du Pakistan jusqu'en 2008. Sous le règne de ce stratège, le Pakistan avait vu sa croissance économique décoller, sa classe moyenne se développer, les médias se libéraliser et l'armée jouer la carte de l'apaisement face à l'Inde rivale. Mais ses opposants n'ont eu de cesse de dénoncer sa mainmise «dictatoriale» sur le pouvoir. (20 minutes/afp)

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