SuisseL'hooliganisme coûte 25 millions de francs par an
Chaque semaine de matches en Suisse nécessite l'engagement de 900 policiers en moyenne pour assurer la sécurité et le bon déroulement des rencontres de foot ou de hockey.
Si l'on part de l'idée qu'un policier coûte 1000 francs par jour, la facture atteint quelque 25 millions de francs par an.
Le chiffre de 900 policiers a été calculé par le service hooliganisme de l'Office fédéral de la police à la demande de la conseillère d'Etat saint-galloise Karin Keller-Sutter. Il s'agit d'une moyenne qui peut varier selon la saison, la région ou le club, a indiqué à l'ATS la responsable cantonale de justice et police en lien avec des informations parues dimanche dans le «Matin Dimanche» et la «SonntagsZeitung».
Ce calcul a été effectué sur la base du rapport que les corps de police dressent après chaque match. Il ne tient pas compte des matches de Coupe suisse (une centaine de policiers par match en moyenne), a précisé Mme Keller-Sutter, qui préside le groupe de travail de la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CDCJP) consacré à la violence dans le sport.
Somme «plausible»
D'après les deux journaux, l'engagement de 900 policiers pour éviter les débordements lors des matches entraîne, sur une année, des dépenses pour 25 millions de francs au total. Le montant de 1000 francs par policier et par jour vient de la police cantonale bernoise, selon Karin Keller-Sutter. A ses yeux, cette somme est «plausible» si l'on tient compte de tous les paramètres. S'y ajoutent les conséquences sur le travail de base de la police.
Cette recherche d'informations sur les effectifs policiers engagés lors de matches s'inscrit dans le processus d'élaboration de mesures de lutte contre les hooligans. Le groupe de travail de la CDCJP veut présenter un plan d'action lors de l'assemblée plénière de la mi-novembre.
La conseillère d'Etat saint-galloise estime nécessaire que les cantons, compétents en matière de sécurité, prennent les choses en main et fassent des propositions. Les milieux politiques et policiers doivent pouvoir imposer des concepts de sécurité aux clubs, a-t-elle fait valoir.
L'exemple belge
La priorité, à ses yeux, doit être de responsabiliser les associations et d'améliorer l'organisation, par exemple en renforçant l'encadrement des supporters et en vendant des billets combinés. Ce qui se fait en Belgique est un bon exemple, d'après Mme Keller-Sutter. Un dialogue est en cours avec les fédérations suisses.
En Suisse comme ailleurs, des heurts émaillent régulièrement les rencontres sportives. Dernier exemple en date, le match de hockey sur glace qui a opposé vendredi les Lakers de Rapperswil-Jona (SG) aux Flyers de Kloten (ZH) a, comme lors du match aller, donné lieu à des incidents entre supporters. Un homme de 20 ans a été blessé au cou et hospitalisé, un autre a été interpellé. (ats)