Italie: L'impopulaire taxe IMU passe à la trappe

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ItalieL'impopulaire taxe IMU passe à la trappe

Le gouvernement italien est parvenu mercredi soir à un accord sur la réforme de la très impopulaire taxe d'habitation IMU.

Cette décision, très attendue par la classe politique et les citoyens, supprime du même coup l'une des sources de tension au sein de la coalition au pouvoir.

Le gouvernement abrogera la taxe d'habitation connue sous le nom d'IMU à compter du début 2014, a déclaré le président du Conseil Enrico Letta à la presse. Cette taxe sera remplacée par un nouveau prélèvement appelé «taxe de service».

Les deux acomptes de l'IMU qui étaient dus en septembre et décembre 2013 seront supprimés, a précisé M. Letta à l'issue du conseil des ministres. Cette taxe divisait jusqu'à présent la fragile coalition gauche-droite en Italie, déjà ébranlée par la condamnation de Silvio Berlusconi au début du mois pour fraude fiscale.

«Aujourd'hui, c'est la fin de l'IMU ou celle (du chef du gouvernement Enrico) Letta», avait titré mercredi matin le journal de droite «Libero». En se réunissant mercredi soir, le conseil des ministres a voulu également calmer l'inquiétude des marchés.

Le Peuple de la liberté (PDL), le parti de M. Berlusconi, exigeait depuis plusieurs mois la suppression pure et simple de cette taxe, mais cette décision pourrait aussi entraîner une perte de plus de quatre milliards d'euros pour les finances publiques italiennes.

Couverture des services

Pour des raisons budgétaires, le Parti démocrate s'opposait à l'abolition totale de l'IMU et proposait de maintenir cette taxe pour les 15% de contribuables les plus aisés. Cette solution, selon lui, aurait permis de limiter à deux milliards d'euros le manque à gagner pour les caisses de l'Etat.

Depuis son entrée en fonction, M. Letta a suspendu les versements de l'IMU et reporté la hausse de la TVA, qui devait passer cet été à 22%.

Une réforme de l'impôt foncier doit être présentée en octobre dans le cadre du projet de loi budgétaire pour 2014. Ce texte devrait introduire une nouvelle taxe locale pour payer une partie des services municipaux jusqu'alors financés par les rendements de l'IMU.

Appel au calme de Berlusconi

L'IMU est une taxe instaurée en 2011 par le gouvernement de «techniciens» de Mario Monti, qui voulait éviter que l'Italie ne se retrouve dans la situation budgétaire catastrophique de la Grèce. Cet impôt était très impopulaire dans un pays où plus de 70% des familles sont propriétaires de leur habitation.

Silvio Berlusconi avait cependant demandé mardi aux «durs» de son parti de cesser de menacer de quitter la coalition gouvernementale. (ats)

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