Royaume-Uni: L'ombre d'Obama plane sur la campagne électorale

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Royaume-UniL'ombre d'Obama plane sur la campagne électorale

Les deux principaux partis britanniques ont engagé d'anciens conseillers du président américain. Les analystes craignent que le débat porte davantage sur l'image que sur le fond.

C'est à midi, lundi, que sera lancée officiellement la campagne des législatives au Royaume-Uni. Le Premier ministre conservateur David Cameron remettra la démission de son gouvernement à la reine et le Parlement sera dissout.

Aussitôt après ces deux étapes, empreintes d'un décorum haut en couleurs, tous les candidats se mettront en route pour aller à la rencontre des électeurs. Ils tenteront de faire oublier une pré-campagne qui, de l'avis général, a été particulièrement terne.

Les dirigeants de sept formations participent à cette campagne: conservateurs, travaillistes, libéraux-démocrates, Ukip, les Verts ainsi que les nationalistes écossais et gallois.

Egalité ne rime pas avec fraternité

L'une des rares certitudes de ces législatives est que le poste de Premier ministre reviendra soit à David Cameron, pour un deuxième mandat, soit au chef de l'opposition travailliste, Ed Miliband.

Contestés jusque dans leur propre camp, ces deux-là sont au coude à coude: il y a quelques jours, la moyenne des sondages établie par la BBC plaçait conservateurs et travaillistes à 34% des intentions de vote, une égalité parfaite dans laquelle ils sont figés depuis six mois. «On se croirait au casino», commente à l'AFP Steven Fielding, professeur d'histoire politique à l'université de Nottingham.

Ils ont désormais cinq semaines pour se départager dans un paysage politique si fragmenté qu'une multitude de scénarios sont envisagés: coalitions, alliances... ou un retour aux urnes.

Ex-conseillers d'Obama à la rescousse

Alors que, selon un analyste, «la politique britannique a toujours été incroyablement musclée et conflictuelle», le ton pourrait se durcir encore, avec la présence dans les rangs des deux principaux partis d'anciens conseillers en communication du président américain Barack Obama.

Leader des travaillistes, principal parti d'opposition, Ed Miliband est soutenu par David Axelrod, créateur du célèbre «Yes we can» de 2008.

David Cameron, lui, s'est offert les services de Jim Messina, chef de campagne d'Obama pour sa réélection en 2012, et de Reggie Love, un homme de confiance du président américain.

Guerre d'image sans débat sur le fond

«L'influence de ces grands conseillers américains va faire de cette campagne la plus négative, méchante et portée sur les attaques personnelles que j'ai jamais vue», a déclaré Nigel Farage, chef du parti europhobe et populiste Ukip, grand triomphateur des européennes de 2014 mais qui devrait se contenter d'à peine quelques sièges au prochain Parlement britannique.

Pour beaucoup, les «Obama boys» travaillent davantage sur l'image que sur le fond et ne seront pas déterminants dans l'issue du scrutin. Leur présence illustrerait surtout le fait que conservateurs et travaillistes «ne se battent désormais que sur des détails techniques concernant l'économie» alors qu'auparavant ils «incarnaient des idéaux contraires au sein de la société».

(20 minutes/afp)

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