L'Université se passionne pour le monde du porno

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L'Université se passionne pour le monde du porno

Quand des chercheurs neuchatelois présentent leurs travaux sur les
métiers du sexe, la foule accourt dans l'auditoire.

La salle débordait d'étudiants hier à l'Institut d'ethnologie pour la première journée de ce colloque intitulé «Cachez ce travail que je ne saurais voir!» Entre autres intervenants, Mathieu Trachman, doctorant en Sciences sociales à Paris, étudie la réalisation des films pornographiques. Plusieurs mois durant, il s'est intégré à des équipes de tournage. «Il y avait l'actrice, le réalisateur et moi avec mon carnet de notes», rapporte-t-il.

Grâce à son observation de terrain, il a pu recueillir des témoignages sur ce monde méconnu. Une actrice lui a ainsi raconté qu'elle ne regarde jamais les scènes où elle a joué. L'intimité des acteurs, le regard détaché de l'équipe de tournage et autres contraintes professionnelles (partenaire, caméras, etc.) ont aussi été présentés par le chercheur, qui a également démythifé la dramatique situation des filles de l'Est dans ce milieu.

L'objectif de cette rencontre, organisée par l'Institut d'ethnologie de Neuchâtel et la Maison d'analyse des processus sociaux, était de favoriser l'approche ethnographique, «ce qui est assez rare, car difficile à effectuer», a expliqué l'organisatrice et professeure à l'Institut Ellen Hertz. Pour elle, «ces recherches doivent permettre à la société de changer son regard, sur les prostituées notamment». Le colloque se poursuit aujourd'hui.

Caroline Briner

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