Thaïlande: La bataille contre les eaux se poursuit

Aux déclarations rassurantes de lundi se sont succédées des estimations plus alarmistes, au lendemain de l'inondation subite de la zone industrielle de Navanakorn, la plus ancienne du pays située à 45 kilomètres au nord de la capitale, évacuée en urgence.

Le gouverneur de Bangkok, un Démocrate, a pris à contre-pied les déclarations de la Premier ministre Yingluck Shinawatra, soutenue par le parti adverse Puea Thai, en déclarant que la menace qui pèse sur la capitale depuis plusieurs jours n'avait nullement disparu.

L'Administration métropolitaine de Bangkok (BMA) doit rehausser de 1,5 mètre les murs qui protègent le nord de la ville, avec quelque 1,2 million de sacs de sable.

«La BMA doit finir son travail d'ici 48 heures», a précisé le gouverneur Sukhumbhand Paribatra, précisant qu'un million de sacs avaient été promis par le gouvernement mais que les résidents devaient en produire plus. «Actuellement, le risque à Bangkok dépend de ces digues temporaires», a-t-il insisté.

Pour l'instant, les autorités ont réussi à préserver la mégalopole de 12 millions d'habitants, son quartier d'affaires et ses aéroports, de l'invasion des eaux.

Mais une immense région, au nord de la ville, est en conséquence noyée depuis plusieurs jours, parfois sous plusieurs mètres d'eau. Un tiers des provinces du pays est concerné.

Le nouveau bilan mardi faisait état de 315 morts, et la facture se comptera en milliards d'euros, tant pour la reconstruction qu'en raison du coup d'arrêt ressenti dans l'appareil productif.

Le gouvernement a adopté l'augmentation du déficit budgétaire de l'année fiscale en cours de 50 milliards de bahts (1.18 milliard d'euros) supplémentaires pour financer un programme d'aide et de reconstruction.

Certains quartiers dans l'est de Bangkok ont été prévenus que des digues devraient peut-être être soulagées afin de préserver une partie de la zone industrielle de Navanakorn.

«Il est nécessaire de sauver des endroits économiquement majeurs en sacrifiant des zones moins importantes», a admis le ministre de la Justice, Pracha Promnog, directeur du centre de secours mis en place par le gouvernement.

Les autorités craignent que les inondations mettent jusqu'à un mois pour se résorber complètement, un défi de taille pur le gouvernement qui vit sa première grosse crise depuis son arrivée au pouvoir en août, et dont la gestion est lourdement critiquée.

(ats)