TessinLa contrebande de cigarettes devrait valoir la prison ferme
Deux des neufs contrebandiers de cigarettes présumés qui comparaissent devant le Tribunal pénal fédéral (TPF) à Bellinzone risquent des peines de prison ferme.
Le procureur a demandé trois ans et quatre ans et demi de réclusion contre un Tessinois et un Italien.
A l'issue d'un réquisitoire de douze heures étalé entre mardi et mercredi matin, le Ministère public de la Confédération (MPC) a aussi requis des amendes contre les neufs prévenus, âgés de 56 à 73 ans, en laissant le soin à la cour d'en fixer les montants.
Outre les peines fermes requises contre un Italien établi au Tessin et un Tessinois de Chiasso, les procureurs Adrian Ettwein, Stefan Lenz et Lienhard Ochsner ont demandé la confiscation de biens immobiliers et comptes bancaires représentant une valeur de plusieurs millions de francs.
Pour éviter une mauvaise réputation à la Suisse
En condamnant fermement les prévenus, estime l'accusation, le Tribunal pénal fédéral qui siège depuis le début du mois de mai dans cette affaire, «pourrait éviter à la Suisse une mauvaise réputation: celle de plaque tournante du crime organisé.»
Le MPC qui a conduit l'enquête pendant plusieurs années sur un vaste trafic international de cigarettes de contrebande a estimé que la responsabilité des neuf inculpés âgés de 56 à 73 ans - soit quatre Suisses, trois Italiens, un Français et un Espagnol jugé par contumace - était «grave».
Chacun à sa manière, les huit hommes et la femme qui comparaissent devant le TPF et tous domiciliés en Suisse ont secondé les activités criminelles d'organisations mafieuses comme la Camorra (Naples) et la Sacra Corona Unita (Pouilles).
Plus d'un milliard de francs blanchi
Un Tessinois de 73 ans, résidant à Lugano où il dirigeait un bureau de change aurait joué un rôle-clé dans l'affaire. Le MPC l'accuse, comme ses huit complices, de blanchiment d'argent et soutien à des organisations criminelles. Ils auraient recyclé plus d'un milliard de francs provenant de la contrebande de cigarettes entre le Monténégro et l'Italie. Les neuf inculpés plaident non coupables.
Les avocats de la défense ont vivement critiqué l'acte d'accusation. Ce document repose sur des chimères et ne correspond pas à la réalité, a déclaré un des avocats. Un autre défenseur l'a qualifié de «roman policier».
Le procès, agendé jusqu'au 19 juin, reprendra lundi avec la suite des plaidoieries de la défense.
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(ats)