Fin du taux plancherLa Coop a tiré les leçons de 2011
Les acteurs du secteur répercutent cette fois sans attendre les gains de change en faveur des consommateurs.
Le commerce de détail a tiré les leçons de 2011 en matière de forte appréciation du franc suisse face à l'euro, dit Philipp Wyss, directeur des achats chez Coop.
«Le consommateur ne comprendrait pas pourquoi une tête de salade provenant quotidiennement d'Espagne ne coûte pas immédiatement moins cher», explique Philipp Wyss dans une interview accordée à la «Schweiz am Sonntag». «Même si nous disposons en partie de contrats à long terme.»
Ces derniers jours, les annonces de baisses de prix se sont multipliées. Dans l'assortiment du grand distributeur bâlois, ce ne sont pas moins de 1000 produits dont les tarifs ont diminué. Pour près de la moitié, les fournisseurs ont déjà réduit leurs prix, indique Philipp Wyss.
Pour le solde, c'est Coop qui en l'état subit une érosion de ses propres marges. «Nous avons toutefois reçu des signes plutôt positifs de la part des producteurs», ajoute le dirigeant du groupe rhénan.
Trois quarts en Suisse
Coop acquiert 75% de ses produits en Suisse. En ce qui concerne les importations, le grand distributeur en paie seulement un tiers en euros. Une situation qui s'explique par le fait que beaucoup de marques internationales disposent de succursales en Suisse, relève Philipp Wyss.
«Ils disent qu'une grande partie de leur chaîne de valeur ajoutée, comme les frais de publicité, incombe à l'activité en Suisse», poursuit le responsable de Coop. Ensuite, ces fournisseurs présentent leurs factures en francs, malgré le fait que leurs produits viennent de l'étranger.
Ici, outre des prix plus avantageux, le groupe bâlois demande à ses fournisseurs de présenter des factures en euros.
Tourisme d'achat
Philipp Wyss évoque encore le tourisme d'achat pour dire que le phénomène ne se ressent pas trop fortement pour l'heure. Il mentionne des pertes minimes en terme de chiffres d'affaires dans les magasins proches des frontières.
Au-delà, le dirigeant de Coop fait part de son inquiétude: «Dans le contexte d'abandon du cours plancher de l'euro, on parle beaucoup des conséquences pour l'industrie et le tourisme, en oubliant le commerce de détail et ses dizaines de milliers de collaborateurs.»
«Des emplois sont ici aussi menacés», avertit Philipp Wyss. (ats)
Comment consommez-vous?
Depuis la fin du taux plancher, faire ses achats dans la zone euro est devenu particulièrement attrayant. De quelle(s) façon(s) allez-vous en profiter?