APECLa crise financière peut être surmontée en 18 mois --par Joseph Coleman--
Les dirigeants des 21 pays participant au 16e sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) à Lima, au Pérou, ont assuré dimanche qu'ils pourraient surmonter d'ici mi-2010 la crise financière.
«Nous sommes convaincus que nous pouvons surmonter cette crise dans une période de 18 mois», ont-ils déclaré dans un communiqué. «Nous avons déjà pris des mesures urgentes et extraordinaires pour stabiliser nos secteurs financiers et consolider la croissance économique».
Ils ont aussi demandé à leurs ministres qui doivent se retrouver au mois de décembre à Genève de ranimer le cycle de Doha -les pourparlers sur la libéralisation des échanges- à l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). Les inquiétudes liées à la crise financière ont donné un caractère encore plus urgent à ces négociations.
Les nations représentées à Lima pour ce sommet de deux jours, qui s'achevait dimanche, représentent plus de la moitié de l'activité économique de la planète. Leurs dirigeants ont fait le maximum pour rétablir la confiance des marchés financiers en s'opposant à l'instauration de nouvelles barrières financières.
Samedi, ils avaient rendu publique une déclaration approuvant le plan adopté une semaine plus tôt par les membres du G-20 réunis à Washington. Ils se sont engagés à ne pas prendre de mesures protectionnistes dans les douze mois qui viennent.
Les dirigeants présents à Lima ont aussi demandé une plus grande participation de l'APEC dans le Fonds monétaire international (FMI) et d'autres organismes internationaux de prêts. Le Japon a annoncé la semaine dernière qu'il était disposé à prêter jusqu'à 100 milliards de dollars au FMI.
George W. Bush, qui participait à son huitième et dernier sommet de l'APEC en tant que président des Etats-Unis, s'est voulu porteur d'un message d'espoir. Le chef de la Maison Blanche, dont c'était sans doute le dernier voyage à l'étranger dans ses fonctions, a estimé que le monde se relèverait de la grave crise financière et connaîtrait une nouvelle ère de prospérité économique.
George W. Bush a aussi profité du sommet pour rencontrer en tête à tête les différents dirigeants présents. Il s'est notamment entretenu avec son homologue russe Dmitri Medvedev. «Nous avons eu des accords, nous avons eu des désaccords», a déclaré le président américain. «Quand nous ne sommes pas d'accord, nous sommes capables de l'être d'une manière respectueuse pour nos deux nations».
Les participants au sommet, et même des proches collaborateurs de George W. Bush, ont reconnu que certaines questions délicates, comme les négociations sur un accord de libre-échange entre les Etats-Unis et la Corée du Sud, qui sont actuellement dans une impasse, devraient attendre l'arrivée au pouvoir du démocrate Barack Obama le 20 janvier prochain.
Barack Obama a déjà annoncé qu'il voulait réexaminer l'accord de libre-échange des Etats-Unis avec le Canada et le Mexique. Mais à Lima, les dirigeants de ces deux pays ont fait part de leur opposition à cette idée.
Selon le président mexicain Felipe Calderon, toute initiative visant à renégocier ce traité, conclu il y a 15 ans, ne créerait pas «plus de marchés et plus de commerce, mais moins de marchés et moins de commerce». Le Premier ministre canadien Stephen Harper a pour sa part considéré que l'ALENA (accord de libre-échange signé par les Etats-Unis, le Canada et le Mexique) était un grand succès. (ap)