Ville de Genève: «La décision de l’Etat est incorrecte et mensongère!»

Actualisé

Ville de Genève«La décision de l’Etat est incorrecte et mensongère!»

Le Bureau du Conseil municipal voulait organiser six séances dans les bâtiments de l’Organisation météorologique mondiale.

Le Bureau du Conseil municipal voulait organiser six séances dans les bâtiments de l’Organisation météorologique mondiale.

KEYSTONE

Le Canton a fait annuler six séances du Conseil municipal, jugeant qu’elles contrevenaient aux normes sanitaires.

par
Jérôme Faas

«Je suis abasourdie!» Très remontée, la présidente du Conseil municipal de la Ville de Genève, la Verte Marie-Pierre Theubet, ne digère la décision du Canton: les six séances de l’assemblée délibérative prévues en mai sont annulées, ainsi que l’a révélé «GHI». Le Conseil d’Etat a jugé qu’elles violaient son arrêté du 23 avril. «Les mesures de protection prévues par le Bureau ne respectent pas le plan de protection et les directives y relatives édictées par le médecin cantonal», indique Henri Della Casa, porte-parole du Département de la cohésion sociale, chargé de la surveillance des communes. Le conseiller d’Etat Thierry Apothéloz a donc envoyé ce vendredi un courrier de sommation au Bureau, lui donnant jusqu’à lundi pour supprimer les séances convoquées – ce qui a été fait.

L’argument sanitaire interloque Marie-Pierre Theubet: le Conseil municipal devait siéger les 12, 13, 19, 20, 26 et 28 mai dans une grande salle de l’OMM (Organisation météorologique mondiale) et le Bureau avait pris le soin de faire avaliser le dispositif par «un spécialiste de la sécurité des ressources humaines de la Ville. Le Service d’incendie et de secours a aussi été consulté. Les distances étaient respectées, du gel hydroalcoolique allait être distribué, dire que l’on contrevient aux directives sanitaires, ce n’est pas correct et c’est mensonger!»

Intérêt public prépondérant ou pas?

Le caractère non extraordinaire des six séances, fixées jeudi, a également fait tiquer le Conseil d’Etat: le Bureau du Conseil municipal entendait principalement rattraper le temps perdu, c’est-à-dire les cinq séances englouties par le confinement. «Il ne faudrait donc traiter que des urgences pour qu’il y ait un intérêt public prépondérant?, s’émeut Marie-Pierre Theubet. A Berne ils se réunissent, d’autres conseils municpaux se réunissent. L’intérêt public, il faut me dire ce que c’est.» Pour la Verte, c’est aussi la gestion des affaires courantes. «Ou sinon, il faut carrément arrêter ces conseils municipaux, si cela ne sert à rien!»

Elle regrette aussi de ne pas pouvoir boucler davantage de travaux entamés durant la législature qui s’achèvera à la fin du mois. «Trente-huit élus vont être remplacés. Il y a eu des heures et des heures de travail en commission….» Et ce sont d’autres, dans quelques mois, qui seront appelés à défendre des projets mis sur les rails et étudiés par leurs prédécesseurs. «Nous n’avons même pas droit à une séance de clôture. C’est vraiment une triste fin de législature.»

Ton opinion

23 commentaires