SuisseLa Finma salue le plan d'urgence du Credit Suisse
Le Credit Suisse a l'intention de modifier sa structure juridique, afin de mettre les fonctions jugées vitales pour l'économie helvétique à l'abri d'une crise du groupe bancaire.
A l'instar d'UBS et désormais de la Banque cantonale de Zurich, Credit Suisse est soumis à la réglementation spécifique des banques dites systémiques ou trop grandes pour faire faillite («too big to fail»). Cette nouvelle décision stratégique correspond ainsi à une mise en conformité avec ces règles, mais aussi à la tendance régulatrice au plan international.
Avec la création d'une entité helvétique, Credit Suisse doit garantir la poursuite, même en cas de crise, de fonctions jugées d'importance systémique pour le pays. La filiale helvétique regroupera essentiellement les affaires de gestion de fortune, celles destinées aux entreprises et aux clients institutionnels, la banque de détail ainsi que le centre d'activités produit et vente en Suisse, selon le communiqué.
Filiale à l'étude chez UBS
Pour mémoire, dans son dernier rapport trimestriel, UBS a indiqué examiner l'opportunité de séparer ses affaires en Suisse des autres pour se mettre en conformité avec la législation «too big to fail». La banque, qui a l'intention de mettre en place ces changements dès la mi-2015, ajoute que la taille et la forme de cette filiale «potentielle» sont encore indéfinies.
Jeudi, les analystes ont jugé favorablement l'annonce de Credit Suisse. Selon Vontobel, la feuille de route est «extrêmement explicite». Aux yeux de la Banque cantonale de Zurich (BCZ), les mesures publiées vont dans la bonne direction et constituent un pas plus important qu'attendu vers la satisfaction des exigences réglementaires.
Plan d'urgence
L'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA), devra donner le feu vert final. «Nous saluons toute mesure qui vise à faciliter un plan d'urgence et à améliorer les possibilités d«assainissement et de liquidation», relève Tobias Lux, porte-parole de la FINMA. Concernant l'approbation finale, il n'est pas en mesure de donner une date.
Credit Suisse a également tout intérêt à exécuter un tel plan dans la mesure où elle peut escompter une réduction limitée des exigences de fonds propres, comme le prévoit la loi suisse sur les banques. Après l'aval du gendarme financier, le groupe prévoit d'émettre de la dette admissible pour une conversion en capital, qui, en cas de faillite, permettrait de se renflouer sans aide étatique.
Depuis 2012, Credit Suisse réfléchit à un tel programme, qui intégrera à terme les réglementations en Suisse (Ordonnance sur les banques et les caisses d'épargne), aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Les principaux éléments du programme, exigeant un énorme travail en amont, sont bien avancés et devraient être mis en place dès la mi-2015.
Banque d'affaires mieux alignée
La structure juridique actuelle se compose d'un réseau mondial de succursales actives dans la banque privée et de trois sociétés principales affiliées consacrées à la banque d'affaires (Investment Banking). A l'avenir, elle se basera sur une filiale suisse, une britannique et une américaine, plus deux entités de support en Suisse et aux Etats-Unis.
Credit Suisse prévoit à l'avenir d'aligner «plus étroitement» la comptabilisation des affaires d'Investment Banking sur les régions dont ces activités sont issues, du point de vue du client et de la gestion des risques.
Ainsi, outre-Manche, l'institut va réunir en une seule société affiliée les deux principales entités opérationnelles, Credit Suisse Securities (Europe) et Credit Suisse International. Londres restera le centre pour sa banque d'affaires, mais les opérations non européennes seront comptabilisées par les entités du groupe aux Amériques ou à Singapour. Aucune suppression d'emplois n'est prévue en lien avec ces adaptations, selon le groupe. (ats)