Italie: La gauche fait face au mur érigé par Beppe Grillo

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ItalieLa gauche fait face au mur érigé par Beppe Grillo

La pression monte sur le chef de la gauche italienne, Pier Luigi Bersani, dans ses tentatives de former un gouvernement capable de relancer la troisième économie de la zone euro.

Le leader du Parti démocrate (PD) a essuyé mercredi un énième refus du Mouvement 5 Etoiles (M5S). «Seul un malade mental pourrait avoir une envie irréfrénable de gouverner en ce moment», a dit M. Bersani lors de ses consultations avec une délégation du mouvement contestataire, en allusion à la crise économique et sociale que traverse le pays.

«Je suis prêt à assumer une responsabilité énorme, mais je demande à tous les autres d'en prendre une toute petite part», a-t-il ajouté au cours de cet entretien d'une heure avec le mouvement de l'ex-comique.

Refus des «grillini»

Mais les «grillini» ont à nouveau opposé un non catégorique à tout soutien à M. Bersani. «Il n'existe aucune condition qui nous permettrait de voter la confiance à un gouvernement composé de ces partis, car ils n'ont aucune crédibilité», a déclaré le chef du groupe M5S au Sénat, Vito Crimi, faisant référence au PD et au Peuple de la liberté (PDL, droite), le parti de Silvio Berlusconi.

Le mouvement avait choisi de diffuser en streaming tout l'entretien «par souci de transparence», empêchant ainsi toute éventuelle tractation ou assouplissement.

Un gouvernement M5S

La fin de non-recevoir des partisans de Beppe Grillo complique singulièrement la tâche de M. Bersani, à qui le président italien Giorgio Napolitano à demandé d'examiner les possibilités d'un soutien parlementaire à un gouvernement que dirigerait le chef de file de la gauche.

Le M5S, qui a remporté environ un quart des voix aux élections de février, revendique le poste de chef du gouvernement et rejette toute alliance. Il exclut aussi un soutien sélectif au Parlement à des mesures que prendrait un Gouvernement Bersani.

Le chef de file du Parti démocrate refuse pour sa part tout accord avec la droite de Silvio Berlusconi, arrivée deuxième au scrutin des 24 et 25 février, devant le M5S. Le PDL propose depuis des semaines un accord visant à créer «un gouvernement solide et fort qui puisse affronter la crise qui frappe le pays», comme l'a redit mardi son secrétaire général Angelino Alfano.

Décision d'ici à vendredi

M. Bersani doit achever ses consultations jeudi en fin de matinée et devrait se rendre chez le président de la République Giorgio Napolitano dans la soirée ou vendredi pour lui rendre compte de ses discussions.

En l'absence d'une majorité claire au Sénat acquise par avance, M. Napolitano peut lui offrir la possibilité de tenter sa chance devant la Chambre haute, ou alors charger une personnalité indépendante de former un gouvernement de techniciens ou d'union nationale. (ats)

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