Scandale dans un EMS zurichois: La «génération Facebook» ignore la sphère privée

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Scandale dans un EMS zurichoisLa «génération Facebook» ignore la sphère privée

La ville de Zurich commence à comprendre ce qui a conduit quatre soignantes d'un de ses EMS à photographier des pensionnaires nus.

Ces jeunes femmes qui ont grandi avec les nouvelles technologies ne connaissaient pas le respect de la sphère privée.

Tel est la conclusion de l'enquête administrative ouverte suite au scandale qui s'est produit dans l'EMS de l'Entlisberg, un home appartenant à la ville de Zurich. Le but de cette enquête était de déterminer si d'autres personnes étaient au courant des agissements des soignantes.

Son auteure, l'avocate Katharina Sameli, a constaté que non. De plus, les agissements sont des faits isolés, a-t-elle indiqué jeudi devant les médias.

Les quatre soignantes ont filmé et photographié des pensionnaires dans des situations humiliantes entre août 2007 et octobre 2008. Le scandale a été révélé en février 2009. Les femmes âgées de 23 à 33 ans ont depuis été inculpées et ne travaillent plus dans le home.

Les quatre complices formaient une «clique» et passaient souvent des soirées ensemble. Elles s'habillaient à la ville comme dans le home et utilisaient de la même façon leur téléphone portable en sortie comme au travail.

«Bétise et ennui»

«Cette génération Facebook est habituée à faire des photos d'autres personnes sans penser à leur sphère privée», a expliqué Mme Sameli. Selon l'avocate, «les jeunes femmes ont agi sans réfléchir par bêtise et par ennui.»

Seules les quatre femmes avaient connaissance des photos. Même si leurs collègues et supérieurs avaient été plus attentifs, ils n'auraient rien remarqué. Les prises de vue ont été faites derrière des portes closes, dans les chambres des pensionnaires et en l'absence de la responsable de service.

Mme Sameli constate toutefois que les supérieurs ont commis certaines erreurs. Ils auraient dû faire respecter les directives sur l'habillement et l'utilisation de téléphones portables.

Voyant que les quatre soignantes formaient un petit groupe qui prenait volontiers ses distances face à la responsable de service, la direction auraient dû les répartir dans d'autres services. Mme Sameli a fait diverses recommandations que l'EMS de l'Entlisberg, qui peut accueillir 330 retraités, est en train de mettre en pratique.

(ats)

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