TransportsLa grève des pilotes de Lufthansa touche la Suisse
La compagnie aérienne a annulé presque 900 vols en raison du mouvement des pilotes dont 20 à Genève et Zurich.
Le syndicat des pilotes Cockpit met en avant l'absence d'augmentations salariales depuis plus de cinq ans.
La compagnie aérienne allemande Lufthansa va supprimer 912 vols sur les 3000 prévus jeudi, alors que le syndicat des pilotes Vereinigung Cockpit (VC) a appelé à un deuxième jour de grève. Près de 900 trajets ont déjà été annulés mercredi. Les aéroports de Genève et de Zurich ont été touchés.
Environ 115'000 passagers seront affectés par le mouvement social jeudi. Près de 80 vols long-courriers ne pourront, par ailleurs, pas être effectués.
En Suisse, respectivement 8 et 12 vols aux aéroports de Genève et de Zurich seront touchés par la grève, a précisé un porte-parole de l'entreprise allemande à l'ats. Les courses au départ et en direction de Francfort à l'ouest de l'Allemagne sont concernées.
L'arrêt de travail des pilotes n'aura, par contre, aucune incidence sur les voyages effectués par les filiales de Lufthansa, Swiss et Eurowings. A noter que Swiss et Austrian Airlines ont augmenté leur capacité de vol en ayant recours à de plus grands avions pour faire face au mouvement social.
Perturbations à Francfort
Mercredi, sur les quelque 3000 liaisons opérées par le groupe, 876 courses ont été annulées, dont 51 vols internationaux. Ces suppressions ont bloqué environ 100'000 passagers.
Sur sol helvétique, 8 vols ont été annulés à l'aéroport de Genève. Ils concernaient essentiellement la destination de Francfort.
A Zurich, 12 trajets, également en direction et au départ de Francfort, n'ont pas pu être réalisés. Les passagers concernés ont été transférés sur un autre vol. L'aéroport de Bâle a, quant à lui, été épargné par la grève.
Les autres compagnies du groupe Lufthansa, à savoir Swiss, Eurowings, Germanwings, Austrian Airlines, Air Dolomiti et Brussels Airlines, n'ont pas été concernées par le mouvement social mercredi.
Chambres d'hôtel réservées
Comme à l'accoutumée, Lufthansa s'est organisé pour limiter l'impact de la cessation de travail de certains de ses pilotes sur ses clients. L'entreprise a, par exemple, réservé des milliers de chambres d'hôtel aux alentours des aéroports de Francfort et de Munich au sud de l'Allemagne, ses principaux hubs. Elle propose aussi aux passagers qui ont prévu un vol domestique d'échanger leurs billets contre des billets de train.
La société a, par ailleurs, à nouveau appelé l'organisation syndicale à accepter une procédure d'arbitrage pour mettre fin à un conflit salarial qui dure depuis plus de deux ans. Il s'agit de la 14e grève organisée chez Lufthansa par le syndicat de pilotes depuis 2014.
«La demande de VC d'une hausse de rémunération de plus de 20% va bien au-delà de ce que les autres catégories d'employés ont obtenu», a regretté, dans un communiqué, Bettina Volkens, la directrice du personnel de la compagnie.
Millions de pertes
Le syndicat met en avant l'absence d'augmentations de salaire depuis plus de cinq ans et une importante perte de pouvoir d'achat, en raison de l'inflation. Il demande rétroactivement une revalorisation salariale de 22% sur cette période. La direction de la firme a fait une proposition très éloignée puisqu'elle a présenté une augmentation de 2,5% sur six ans jusqu'en 2019.
Une proposition de médiation du groupe a été rejetée par le syndicat. Ce dernier réclame au préalable une meilleure proposition de la direction.
Lufthansa avait tenté, en vain, mardi d'empêcher la grève. Mais la justice a rejeté ses arguments. La compagnie aérienne estime que ce mouvement social lui coûtera entre sept à neuf millions d'euros (entre 7,5 et 9,6 millions de francs) par jour.
Pour rappel, Eurowings a dû annuler quelque 60 vols mardi en raison d'une grève distincte de son personnel de cabine. (nxp/afp)