Lausanne: La harceleuse du CHUV veut échapper à la prison

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LausanneLa harceleuse du CHUV veut échapper à la prison

Condamnée en 2020, une femme qui avait inondé d’appels l’hôpital mais aussi la police tente d’obtenir des soins en liberté.

par
Frédéric Nejad Toulami
La harceleuse avait récidivé au téléphone malgré des plaintes pénales.

La harceleuse avait récidivé au téléphone malgré des plaintes pénales.

Getty Images/iStockphoto

Ses centaines d’appels par jour au standard téléphonique du CHUV avaient entravé l’activité des Urgences psychiatriques vaudoises. Une quadragénaire avec des problèmes mentaux a de nouveau fait recours contre sa condamnation à une peine de prison.

Arrivée mercredi matin au Tribunal cantonal avec des menottes aux poignets et aux chevilles, cette Vaudoise, détenue à La Tuilière, a d’entrée de jeu demandé à bénéficier d’un autre défenseur, spécialisé en droit médical. Les juges ont refusé, puis ont rappelé les faits, qui se sont déroulés de 2018 à 2019, ainsi que leurs conséquences. Présents dans la salle, des représentants des corps de police de Lausanne et de sa région, également victimes, et le procureur, ainsi qu’un responsable de la sécurité du CHUV avec une avocate.

Risque de récidive

Le président de la Cour a demandé: «Si vous sortez de prison, recommencerez-vous à harceler les standards téléphoniques d’urgence?» Elle a répondu qu’a priori non, mais sa conseillère a reconnu le risque de récidive. Dans sa plaidoirie, cette dernière a demandé de ne pas juger sa cliente comme si elle avait la capacité de comprendre et d’agir rationnellement. Elle a proposé un placement à des fins d’assistance (PLAFA), afin de protéger cette femme malade, ainsi que les autres, par une voie civile plutôt qu’une procédure et une condamnation pénales. «Elle n’a pas sciemment voulu gêner et bloquer les services d’urgence, mais a agi ainsi par détresse. Cela n’a donc pas à être sanctionné pénalement», argumente son avocate. Le Ministère public et la conseillère du CHUV ne partagent pas cet avis.

Le verdict sera rendu dans une semaine

Une vie jalonnée par la maladie mentale

Au bénéfice d’une rente de l’assurance invalidité, la quadragénaire a connu des problèmes mentaux qui ont nécessité une prise en charge psychiatrique dès l’âge de 16 ans. Elle a été internée à l’hôpital de Cery, près de Lausanne, en 2003, puis elle a bénéficié d’un suivi ambulatoire jusqu’en 2005. Selon une expertise médicale de 2019, cette Vaudoise présente de «graves troubles mixtes de la personnalité à traits passifs-agressifs, des habitudes, des impulsions et une dépendance aux sédatifs».

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