Navire de GreenpeaceLa justice russe libère Marco Weber
Le militant bernois de Greenpeace a été libéré mercredi sous caution, a indiqué l'ONG sur son compte Twitter.
L'activiste a été relâché mercredi sous caution, a indiqué Greenpeace sur son compte Twitter.
Marco Weber était prisonnier en Russie depuis plus de deux mois. Il avait été arrêté lors d'une manifestation avec 29 membres de l'équipage de l'Arctic Sunrise de Greenpeace. Au total, 20 activistes ont été libérés sous caution.
Marco Weber, âgé de 28 ans, «peut quitter la prison en échange du paiement d'une caution», a précisé Greenpeace Suisse. Celle-ci s'élève, comme pour les autres militants, à 2 millions de roubles (55'500 francs). Marco Weber était le dernier cas examiné ce mercredi, les autres étant reportés à jeudi.
Greenpeace Suisse s'est dite soulagée après l'annonce de la libération. Celle-ci est toutefois «à prendre avec précaution», car on ignore pour l'heure dans quelles conditions le Suisse va être relâché. «Est-ce que Marco Weber devra rester en Russie? Combien de temps prendra sa libération? Nous l'ignorons et cela nous inquiète», a confié à l'ats Mathias Schlegel, porte-parole de l'ONG.
Traitement inconnu
«Je suis soulagé, mais tant que ces accusations absurdes ne seront pas levées, je ne vois pas de raison d'être exagérément optimiste. Nous fêterons si la plate-forme pétrolière du géant russe Gazprom dans l'Arctique est retirée», a de son côté renchéri Markus Allemann, directeur de Greenpeace Suisse.
Selon la législation russe, ils pourraient aussi bien être assignés à résidence, par exemple dans un hôtel. Leurs déplacements pourraient aussi être restreints à la ville de Saint-Pétersbourg, où les 30 membres d'équipage de l'Arctic Sunrise ont récemment été transférés après avoir d'abord été incarcérés à Mourmansk, un port russe sur la mer de Barents.
Première sortie de prison
Une première militante de Greenpeace, la Brésilienne Ana Paula Alminhana Maciel, est sortie de prison mercredi, après que la justice russe a décidé mardi de la remettre en liberté sous caution. «Elle a quitté la prison! Elle est libre!», a écrit l'organisation environnementale sur Twitter, faisant référence à cette femme, matelot à bord du navire Arctic Sunrise.
En plus de Marco Weber, la justice russe a accordé mercredi la liberté sous caution à sept militants: le capitaine américain du vaisseau Peter Willcox, les Néerlandais Faiza Oulahsen et Mannes Ubels, les Britanniques Alexandra Harris, Anthony Perrett et Kieron Bryan et la Danoise Anne Mie Roer Jensen. Un seul des militants qui ont comparu depuis le début de la semaine, l'Australien Colin Russell, a vu sa détention prolongée de trois mois.
L'organisation va réunir l'argent pour le paiement de la caution aussi rapidement que possible, a-t-elle assuré mercredi soir dans un communiqué. Cette somme lui sera rétrocédée lorsque les militants se seront présentés au tribunal pour leur procès.
Les 30 membres de l'équipage, qui avaient été inculpés de «piraterie», puis, fin octobre, de «hooliganisme», risquent toujours plusieurs années de prison, rappelle l'ONG. Leur navire avait été arraisonné en septembre par un commando héliporté après une action contre une plate-forme pétrolière du géant russe Gazprom dans l'Arctique.
Conditions difficiles
Greenpeace espère une décision favorable de la part du Tribunal international du droit de la mer de Hambourg, qui pourrait rendre son verdict vendredi. Les Pays-Bas avaient saisi le tribunal parce que l'Arctic Sunrise battait pavillon néerlandais. Ils exigent notamment la libération immédiate des militants et la rétrocession du navire.
Dans une lettre, Marco Weber avait décrit les conditions difficiles dans lesquelles il était retenu, avec des températures très froides et des promenades quotidiennes «dévalorisantes». «La pièce est sale et humide», avait-il déploré. Malgré son arrestation, le militant suisse a affirmé à plusieurs reprises être «persuadé d'avoir bien agi», ce qui «m'a aidé à supporter l'injustice de ma détention». (ats/afp)