La loterie gratuite reste sans sponsors
Les loteries gratuites se multiplient, sauf en Suisse. Le site Internet www.lemillion.ch n'a pas trouvé de financement.
L'économiste Dominique Briguet a mis deux ans avec l'aide d'un informaticien pour concevoir une loterie gratuite en ligne. Soutenu par un avocat, il a décroché l'autorisation d'exploiter auprès du Département de justice et police, à Berne.
C'était il y a un an. Aujourd'hui, le site www.lemillion.ch n'est pas encore en ligne. Pourquoi? «Nous n'avons pas trouvé de financement, explique Dominique Briguet. Les «capital-risqueurs» ne veulent pas investir dans un secteur ressenti comme sulfureux: on ne sait pas comment cela se passe, ni qui gagne.»
Le tirage a lieu devant notaire selon le modèle rodé par les loteries gratuites aux Etats-Unis. Celles-ci attirent des millions de joueurs. Elles sont financées par la publicité.
Le joueur clique sur la bannière d'un annonceur et valide sa combinaison. En Suisse, 12 000 joueurs quotidiens assurerait un revenu annuel de 600 000 fr. Cette somme ne couvre cependant pas le jackpot d'un million de francs mis en jeu tous les jours sur le site.
«L'assureur Allianz exigeait une prime annuelle de 210 000 fr. pour garantir le versement d'un million de francs deux fois par an, confie Dominique Briguet. Nous n'avons pas réuni cette somme. C'est comme si nous avions crevé sur la ligne de départ.» Il faut dire que, si trois joueurs touchent le jackpot la même année, la loterie n'y survit pas.
Giuseppe Melillo