TennisLa machine Medvedev s'est enrayée
Le joueur russe, qui avait enchaîné de grands résultats en cette fin de saison, a trébuché face à un adversaire inattendu.

En bout de course à Paris, l'homme en forme de cette fin d'année a connu un passage à vide.
La machine russe a fini par s'enrayer: le No 4 mondial Daniil Medvedev, qui restait sur six finales consécutives, a déraillé dès son entrée en lice au Masters 1000 de Paris mardi.
Medvedev, qui avait rallié la finale des six derniers tournois qu'il avait disputés, de Washington à Shanghai, en passant par Montréal, Cincinnati, l'US Open et Saint-Pétersbourg (3 victoires et 3 défaites), s'est incliné face au Français Jérémy Chardy, 65e mondial et issu des qualifications, en trois sets (4-6 6-2 6-4) au deuxième tour.
«J'ai été en colère pendant dix, quinze minutes, mais c'est la vie, lâche Medvedev. J'ai eu beaucoup d'opportunités, c'est dommage. Mais la différence a été que lui a su saisir rapidement les occasions qui se présentaient.»
Pourtant, Medvedev (23 ans) a d'abord dégagé une impression de sérénité à toute épreuve au cours du premier set. Impeccable au service, intraitable sur ses mises en jeu. Mais la mécanique russe s'est grippée sans qu'on s'y attende, avec deux breaks coup sur coup dans le deuxième set.
Puis, le début du troisième, avec huit balles de break envolées au cours des trois premiers jeux de service de Chardy, a mis ses nerfs à rude épreuve. Un jet de raquette n'a pas suffi à le remettre sur les rails.
Et c'est finalement le Français qui a breaké pour mener 4-3. Une ultime occasion, pour recoller à 5-5 alors que Chardy servait pour le gain du match, n'a pas souri non plus à Medvedev. La statistique est sans appel : sur quinze balles de break obtenues, il n'en a converti qu'une. Insuffisant.
Paris ne lui réussit décidément pas : au printemps, il s'était également incliné d'entrée à Roland-Garros (contre Herbert).
La deuxième journée a également été fatale à un autre Russe, Karen Khachanov (N.8) : le tenant du trophée a chuté d'entrée contre Jan-Lennard Struff (36e) 7-6 3-6 7-5.
Au tour de Djokovic et Nadal
Mercredi verra Novak Djokovic et Rafael Nadal reprendre leur duel pour déterminer lequel des deux joueurs terminera l'année au sommet du tennis mondial.
On sait déjà que le Serbe sera détrôné par l'Espagnol au prochain classement ATP, précisément le 4 novembre, quels que soient les résultats de l'un et de l'autre sur les courts parisiens. On sait aussi que «Rafa» est en position de force, lui qui dispose d'un confortable matelas d'avance (1280 points à la «Race»).
Un titre sous le toit de Bercy, là où le roi de Roland-Garros ne s'est encore jamais imposé, lui assurerait de terminer l'année avec le dossard de N.1, quels que soient les résultats du Serbe, lui quadruple vainqueur dans l'est parisien (2009, 2013, 2014 et 2015).
Tous deux auront pour premier adversaire un joueur français. Le lucky loser Corentin Moutet (97e) pour Djokovic en fin d'après-midi, Adrian Mannarino (43e) pour Nadal, qu'on n'a plus vu en compétition officielle depuis son sacre à l'US Open début septembre, en soirée.
«Je ne suis pas vraiment impressionné par Djokovic ou par les autres joueurs, assure Moutet. Mais j'ai beaucoup de respect pour sa carrière: aujourd'hui, c'est le meilleur joueur du monde. Il est très constant, quand il joue un tournoi, il le gagne souvent, donc, je vais essayer de surpasser ça et d'être meilleur que lui.»
En soirée, Alexander Zverev (N.6), le mieux placé pour empocher un des deux derniers sésames pour le Masters, a fait un pas de plus vers Londres, qui accueillera le tournoi réunissant les huit meilleurs joueurs de la saison dans une dizaine de jours, en écartant en moins d'une heure l'Espagnol Fernando Verdasco (6-1, 6-3) pour rallier les huitièmes de finale. (afp)