La mandarine: la fragrance fait briller l’été au cœur de l’hiver

On la mange de novembre à mars. Elle évoque des souvenirs de Noël associés à des effluves du sapin et à l’odeur du feu qui crépite dans la cheminée. C’est, à choix, un dessert givré ou l’accompagnatrice d’un goûter frugal. Celle que l’on pèle sur les pistes de ski et dont l’odeur zestée irradie la neige. La mandarine n’est pas uniquement un rayon de soleil au cœur de l’hiver, elle est aussi la note fondamentale de plusieurs parfums qui s’affranchissent des codes. Ni hivernaux ni estivaux. Ni masculins ni féminins. Mais tout à la fois.

Le phénomène est assez récent. Auparavant, cette matière, moins star que d’autres agrumes (citron, orange, cédrat, bergamote, etc.) qui en parfumerie constituent la famille des hespéridés, servait d’appoint dans les formules. Aujourd’hui, elle constitue la colonne vertébrale d’accords aussi évanescents qu’envoûtants. Parmi les premiers du genre, citons Mandarine Mandarin (2006) de Serge Lutens, évocation d’un thé oriental à la mandarine confite, à l’opposé d’Aqua Allegoria Mandarine Basilic (2007) de Guerlain, jus pétillant dont la note agrume persiste, puis cède la place à des notes ambrées et boisées.

Une partition fraîche qui, contrairement à une eau de Cologne, s’avère beaucoup plus complexe qu’elle ne le laisse penser au premier abord.

La douceur caressante de la mandarine avec une facette de sucre cuit (absolue de fève tonka) et une touche d’immortelle dorée épicée, qui évoque le souffle sec du maquis.

C’est le premier parfum à base d’agrumes parmi les Infusions de la marque italienne. Sa formule est conçue pour stimuler des émotions complexes.

Une eau de Cologne hyperbolique où la fraîcheur de l’agrume s’associe à l’éclat du fruit de la passion, lui-même révélé par le velouté de l’ambre.

Une mandarine parsemée de baies de cassis et illuminée par le jasmin. Ce parfum s’adresse davantage aux femmes. Une évocation poétique des promesses de l’aube.