Drame au Vatican: La mère du garde suisse saisit la justice genevoise

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Drame au VaticanLa mère du garde suisse saisit la justice genevoise

Dix ans après le drame de la Garde suisse au Vatican, la mère du meurtrier présumé refuse toujours de croire son fils coupable.

Elle demande à la justice genevoise d'enquêter. La Chambre d'accusation a été saisie de la requête mercredi.

«Nous avons considéré qu'il fallait aller en Suisse pour que l'affaire démarre véritablement», a relevé devant la presse Luc Brossellet, l'avocat parisien de Muguette Baudat. Jusqu'à aujourd'hui, le Vatican a toujours refusé à la mère de Cédric Tornay l'accès à la procédure.

Plainte classée

La question de la compétence de la justice genevoise risque toutefois de se poser. Une plainte pour meurtre a été déposée en avril dernier auprès du Parquet genevois. Le procureur général Daniel Zappelli l'a classée le mois dernier, estimant qu'il n'était pas du ressort des autorités suisses d'ouvrir une information.

Un recours a été déposé contre cette décision et la Chambre d'accusation est invitée à se prononcer. Le dossier a été plaidé mercredi, a relevé l'avocat genevois de la plaignante, Robert Assaël. Si la justice genevoise refuse de se saisir du dossier, l'affaire a bien des chances de rebondir au Tribunal fédéral.

Double meurtre et suicide

Les faits se sont déroulés le 4 mai 1998, dans l'enceinte du Vatican. Le commandant de la Garde suisse Alois Estermann, 43 ans, et son épouse vénézuelienne, étaient abattus dans leur appartement. Dans la même pièce gisait le corps du caporal valaisan Cédric Tornay, 23 ans.

Selon le Vatican, le jeune garde suisse aurait assassiné le couple dans «un accès de folie». Après avoir commis son acte, il se serait suicidé. Cédric Tornay aurait agi ainsi pour se venger de son commandant qui lui aurait refusé une décoration. Neuf mois après le drame, le Vatican referme le dossier.

La mère de Cédric Tornay, peu convaincue par cette version, souhaiterait de nouvelles investigations. «De nombreux points restent à explorer», a noté M. Brossellet. Mme Baudat n'a pas eu accès à la procédure, malgré ses demandes répétées. Une attitude que l'avocat considère comme suspecte. (ats)

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