Tuerie d'OsloLa Norvège dit traiter Breivik «humainement»
L'Etat assure que l'extrémiste de droite, qui a tué des dizaines de personnes en 2011, jouit de bonnes conditions de détention.
La Norvège, condamnée pour violation des droits fondamentaux d'Anders Behring Breivik en prison, a assuré mardi traiter le tueur néo-nazi «humainement et avec respect».
L'examen de son appel devant la justice s'achèvera mercredi.
«Même une personne comme Breivik condamnée pour des faits aussi horribles doit être traitée humainement et avec respect», a déclaré un représentant de l'Etat norvégien, Marius Emberland. Sa plaidoirie vise à casser un arrêt, rendu en avril 2016 au grand dam de proches des victimes.
Le tribunal d'Oslo avait alors partiellement donné raison à Anders Behring Breivik. Il a jugé que son traitement en prison était, à certains égards, «inhumain» et «dégradant» en violation de l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme, pointant en particulier son isolement prolongé.
Le 22 juillet 2011, déguisé en policier, Anders Behring Breivik avait traqué pendant plus d'une heure les participants d'un camp d'été de la Jeunesse travailliste sur l'île d'Utoya. Il avait abattu 69 personnes, pour la plupart des adolescents. Un peu plus tôt, il avait tué huit autres personnes en faisant exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo.
L'extrémiste de droite de 37 ans a été condamné en août 2012 à 21 ans de prison. Une peine qui est susceptible d'être prolongée indéfiniment tant qu'il reste considéré comme dangereux.
Jeux vidéo et musculation
«Le tribunal de première instance a placé la barre sensiblement trop bas pour conclure à une violation de l'article 3», a souligné mardi Marius Emberland. Le condamné jouit en prison de conditions matérielles confortables, disposant de trois cellules dotées de téléviseurs, de jeux vidéo et d'appareils de musculation.
Détenu pour raisons de sécurité à l'écart des autres prisonniers, il dit pourtant souffrir de son isolement qui, a-t-il assuré dans sa déposition la semaine dernière, contribuerait à le radicaliser encore plus derrière les barreaux.
Il se plaint aussi des contrôles étroits sur sa correspondance ou encore des fouilles corporelles intégrales et du recours aux menottes.
Multiples contacts
L'Etat conteste qu'il soit isolé, faisant valoir ses multiples contacts avec les surveillants, le personnel soignant ou encore un visiteur de prison. Des activités sont mises à disposition dans sa cellule, ainsi que des études par correspondance.
Les autorités dépeignent un individu en bonne santé physique et psychologique mais toujours dangereux, n'affichant aucun remords et qui cherche à tisser depuis la prison un réseau d'extrême droite, ce qui justifie les contrôles sur ses contacts avec l'extérieur.
La procédure s'achèvera mercredi avec la plaidoirie de l'avocat de Anders Behring Breivik. Le jugement est attendu en février. (nxp/ats)