Mode: La nouvelle vague des créateurs russes

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ModeLa nouvelle vague des créateurs russes

La Russie regorge de stylistes, encore méconnus sur la scène internationale. Des professionnels de la mode, originaires de cette nation, évoquent les plus talentueux.

par
Jason Huther

Les Jeux Olympiques de Sotchi prendront fin dimanche. En dehors des compétitions, les uniformes officiels bariolés du pays hôte ont marqué les esprits, faisant dire à certains que la Russie manquait peut-être de bons stylistes. Or il n'en est rien. «Les créateurs de Russie font des shows à Paris ou à New York mais personne ne les connaît vraiment», résume Nadia Michoustina, ancienne rédactrice pour l'édition russe de «L'Officiel».

Pourtant, dans ce pays des dizaines de jeunes émergent dans l'ombre des talents déjà confirmés que sont Valentin Yudashkin ou Slava Zaitsev, surnommé le «Dior rouge». Tous deux ont fait leurs premières armes sous le régime communiste et ont rayonné depuis. «Ce sont les deux monstres sacrés de la mode avant la perestroïka», explique Victoria Graf, historienne de l'art et chroniqueuse de mode. «A mon sens, il y a eu une période de vide pendant les années 1990 entre eux et de nouveaux venus qui ont pu s'approprier les tendances internationales et les mettre à leur goût.»

Une partie de ces jeunes loups, comme Denis Simachëv, Alena Akhmadullina ou Anastasia Romanstova puisent leur inspiration dans la culture folklorique. «Les couleurs et les formes trouvent leur origine dans les dessins animés et les contes qu'ils ont pu voir à la télévision petit», relate Natalia Solomatine, créatrice née à Moscou et professeur à la Haute école d'art et de design (Head) de Genève.

Les couturiers d'aujourd'hui ont été baignés dans leur enfance par ce genre de films. Ils mettent en scène, par exemple, des contes d'Alexandre Pouchkine.

D'autres, de la même génération, ont choisi une voie plus «cosmopolite», selon Victoria Graf. Comme Alexander Terekov ou Vika Gazinskaya qui se sont exportés à l'international. «Leur caractéristique principale, explique Inna Fedorova, rédactrice pour plusieurs journaux en Russie, est une tendance à réaliser et à interpréter notre culture et notre tradition, mais sans perspective historique.» Leur objectif est de saisir et de s'approprier certains éléments du passé. Elle cite en exemple, Ulyana Sergeenko et ses longues jupes luxuriantes, mais portées avec un pull en tricot transparent. Ou encore Anastasia Romantsova qui combine de vieilles médailles en guise de décoration.

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