BolivieLa Paz met en cause l’opposition pour les violences en 2019
Une explosion de violence avait suivi les élections, finalement annulées, d’octobre 2019 en Bolivie, poussant Evo Morales à la démission.

L’ancienne présidente par intérim de la Bolivie Jeanine Nuñez, à La Paz, le 17 septembre 2020.
Le gouvernement bolivien a lancé une offensive judiciaire contre l’ancienne présidente par intérim Jeanine Nuñez, l’ex-candidat à la présidentielle Luis Fernando Camacho et d’autres responsables de l’opposition de droite, pour la violence politique qui a suivi l’annulation des élections législatives l’an dernier, selon la presse locale samedi.
Le ministère de la Justice a présenté devant le Congrès bolivien une demande de mise en jugement contre Jeanine Nuñez. Une ex-députée du Mouvement vers le socialisme (MAS, au pouvoir), Lidia Patty, a présenté de son côté une plainte devant la juridiction pénale contre Luis Fernando Camacho et d’autres responsables de droite, qu’elle accuse de «coup d’État» contre l’ancien président Evo Morales, contraint à la démission en 2019.
«Un mouvement citoyen»
Le président de la Chambre des députés Freddy Mamani a indiqué avoir transmis la demande du ministère auprès de la commission de la Constitution pour qu’elle s’en saisisse. Le Congrès, dominé par le MAS, le parti de l’ancien président Evo Morales, avait exprimé en octobre son souhait de voir Jeanine Nuñez traduite en justice. Luis Fernando Camacho s’est défendu samedi en affirmant qu’il «n’y avait pas eu de coup d’État mais un mouvement citoyen qui est descendu dans la rue pour manifester».
Les élections en octobre 2019 avaient été dénoncées par l’opposition de droite comme frauduleuses en faveur d’Evo Morales, qui se présentait pour un quatrième mandat jusqu’en 2025. Une explosion de violence dans tout le pays avait suivi ces élections, finalement annulées.
Sur fond de manifestations, la police avait refusé d’obéir aux ordres, et l’armée avait à son tour retiré son soutien à Evo Morales. Ce dernier a finalement démissionné en novembre 2019 avant de prendre le chemin de l’exil au Mexique puis en Argentine. Il est ensuite revenu dans son pays après la victoire de son camp aux élections cette année. Les violences l’an dernier avaient fait quelque 35 morts.