Genève: La peinture animée d’un Genevois séduit le cinéma

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GenèveLa peinture animée d’un Genevois séduit le cinéma

Cinéaste depuis cinquante ans, Georges Schwizgebel est nominé pour le Prix du cinéma suisse, catégorie film animé. Verdict vendredi soir.

Leïla Hussein
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Leïla Hussein

À 77 ans, malgré les avancées techniques, Georges Schwizgebel continue de travailler à l’ancienne et peint des milliers de dessins (il en faut 12 par seconde) pour réaliser un court métrage animé de quelques minutes.

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Perché au 13e étage d’un immeuble carougeois, Georges Schwizgebel nous a accueillis dans son petit atelier aux allures de caverne d’Ali Baba. Les murs, recouverts de bobines de films, dessins et croquis en tout genre, témoignent de la longue carrière du cinéaste genevois. Cinq décennies déjà que le septuagénaire vit de sa passion: les courts métrages d’animation.

Un art à l’ancienne

«Heureux d’être nominé aux Quartz», la version suisse des Oscars (lire encadré), celui qui a déjà reçu plusieurs récompenses reste humble et rougit derrière ses lunettes lorsqu’on évoque son parcours «qui a démarré avec des génériques de 20 secondes à la télévision». Assis sur son balcon avec vue imprenable sur le Salève, cet autodidacte nous livre les secrets de son art, pour lequel il a pris goût grâce au Festival d’Annecy, «le plus grand du monde en matière d’animation».

Ses productions, sans dialogues «pour laisser parler l’image», sont pensées comme «des films d’auteur, plutôt artistiques». Loin des dessins animés, style cartoon, elles s’apparentent davantage à de la peinture animée. Le graphiste de formation a d’ailleurs un sacré coup de pinceau: «Pour le cinéma actuel, il faut réaliser 12 dessins par seconde, soit plusieurs milliers pour un seul film de quelques minutes. Cela représente entre 2 à 3 ans de travail.» À 77 ans, malgré les avancées techniques, Georges Schwizgebel, qui compte une vingtaine d’œuvres à son actif, préfère «travailler à l’ancienne. Être au-dessus d’un dessin plutôt que face à un écran.»

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Tiré d’une histoire vraie, le film évoque «la mondialisation, l’acculturation», à travers l’aventure de trois membres des Alakaloufs, peuple autochtone du Chili, enlevés par des Anglais en 1829 pour être éduqués à Londres.

Tiré d’une histoire vraie, le film évoque «la mondialisation, l’acculturation», à travers l’aventure de trois membres des Alakaloufs, peuple autochtone du Chili, enlevés par des Anglais en 1829 pour être éduqués à Londres.

Extrait film
Georges Schwizgebel a mis trois ans à réaliser le film «Le journal de Darwin».

Georges Schwizgebel a mis trois ans à réaliser le film «Le journal de Darwin».

Extrait film
Le cinéaste genevois a une vingtaine de films à son actif, dont deux ont déjà été récompensés par un Quartz.

Le cinéaste genevois a une vingtaine de films à son actif, dont deux ont déjà été récompensés par un Quartz.

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«Le journal de Darwin»

La cérémonie de remise du Prix du cinéma suisse, les Quartz, se tiendra en ligne vendredi soir. «Un moment très attendu» par Georges Schwizgebel, nominé dans la catégorie film d’animation avec sa dernière œuvre «Le journal de Darwin» (à visionner ici). Tirée d’une histoire vraie, cette production de neuf minutes évoque «la mondialisation, l’acculturation», à travers l’aventure de trois membres des Alakaloufs, peuple autochtone du Chili, enlevés par des Anglais en 1829 pour être éduqués à Londres. Renvoyés chez eux après trois ans pour ramener les bienfaits de la civilisation occidentale au reste de la population, ils sont finalement revenus à leur ancien style de vie. Un constat effarant pour l’équipage britannique venu leur rendre visite peu après. Le jeune Charles Darwin était du voyage. Quelques années plus tard, les Alakaloufs ont été décimés par des maladies ramenées du Vieux-Continent.

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