EnlèvementLa petite Mia a été retrouvée en Suisse romande
Recherchée depuis cinq jours après avoir été enlevée en France, la fillette de 8 ans a été retrouvée en bonne santé ce dimanche par la police à Sainte-Croix, dans le canton de Vaud. Sa mère a été arrêtée.
- par
- Laurent Siebenmann/ AFP

Mia avait été enlevée le 13 avril dernier.
La petite Mia, recherchée depuis cinq jours par la police française, a été retrouvée en bonne santé ce dimanche. C’est en Suisse, dans un squat de la commune de Sainte-Croix (VD), que l’enfant de 8 ans a été découverte par la police fédérale et la police cantonale vaudoise. La maman de la fillette, accusée d’avoir commandité cet enlèvement, a été arrêtée.
La petite fille de 8 ans avait été enlevée le 13 avril en fin de matinée, alors qu’elle était hébergée chez sa grand-mère maternelle, dans le village des Poulières, à une trentaine de kilomètres d’Épinal, en France. Trois hommes s’étaient présentés chez la grand-maman en se faisant passer pour des représentants de la protection de l’enfance. Ils avaient prétexté un rendez-vous dans un service éducatif avec la mère de Mia, qui n’a plus le droit de voir sa fille depuis le mois de janvier dernier.
Dénouement
C’est donc le dénouement dans l’affaire de la petite Mia, enlevée mardi dans les Vosges à la demande de sa mère. Mia et sa maman, Lola Montemaggi, 28 ans, ont été localisées par les enquêteurs à 10h45 dans ce squat, une usine désaffectée de la commune de Sainte-Croix, a annoncé le procureur de la République de Nancy François Pérain, qui tiendra une conférence de presse à 15h. «Les investigations ont permis de déterminer que Lola Montemaggi avait passé une première nuit en Suisse dans un hôtel à Estavayer-le-Lac, dans le canton de Fribourg, avant d’être hébergée par une femme à Neuchâtel et d’être déposée à cet immeuble squatté à Sainte-Croix», a-t-il précisé.
Mia avait été enlevée sans violences mardi par trois hommes alors qu’elle était hébergée chez sa grand-mère maternelle aux Poulières, un village vosgien situé à une trentaine de kilomètres d’Épinal. Les ravisseurs avaient présenté des papiers falsifiés à en-tête du ministère de la Justice, se faisant passer pour des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Au cours de leur garde à vue, ces hommes qui se revendiquent de la mouvance antisystème, ont affirmé avoir agi à la demande de la mère de l’enfant qui voulait récupérer sa fille.
Remise à sa grand-mère
Le procureur de Nancy a indiqué que Mia serait de nouveau remise à sa grand-mère, désignée en janvier «tiers de confiance» par la justice, après avoir été récupérée en Suisse par la PJJ «immédiatement mandatée». Quant à Lola Montemaggi, qui n’a pas opposé de «résistance» à son interpellation, selon les premiers éléments recueillis par le parquet de Nancy, elle a été placée en garde à vue par les autorités suisses. «Pour la faire revenir en France, un mandat d’arrêt européen sera délivré très rapidement», selon François Pérain.
«Ce sont près de deux cents gendarmes qui sont intervenus à un titre ou à un autre dans le cadre de cette enquête», a souligné le magistrat qui a vivement remercié «les autorités suisses de cet investissement hors normes qui a permis la localisation de la fugitive et de sa fille dans un temps très court». «Deux gendarmes français ont été missionnés sur le territoire suisse pour assister leurs collègues helvétiques», a-t-il encore précisé.
Cinq suspects
Au total, cinq suspects ont été placés en garde à vue dans cette affaire en France. Quatre d’entre eux, âgés de 23 à 60 ans et sans antécédents judiciaires, avaient été arrêtés mercredi et jeudi à Paris, en Seine-et-Marne, aux Lilas, en Seine-Saint-Denis ainsi qu’en Meurthe-et-Moselle. Un cinquième homme, âgé de 43 ans, a été interpellé vendredi à Amancey, dans le Doubs. Contrairement aux quatre premiers qui «ont participé à l’expédition dans les Vosges, le cinquième n’y était pas mais il a contribué à sa préparation», a indiqué le procureur de Nancy à l’AFP. Tous devaient être présentés à un juge d’instruction dimanche matin à Nancy en vue de leur mise en examen.
Le procureur a cependant indiqué que les autorités suisses avaient également interpellé une personne en territoire helvétique et que «d’autres interpellations» devraient encore intervenir. «Je me réjouis que la petite Mia ait été retrouvée saine et sauve grâce à la mobilisation générale des magistrats du parquet d’Épinal et de la JIRS (juridiction interrégionale spécialisée) de Nancy, des gendarmes et de l’ensemble des services mobilisés en Suisse. Un grand bravo à tous !», a tweeté le ministre de la Justice français, Eric Dupond-Moretti.