Suisse: La peur du chômage des parents inquiète les jeunes

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SuisseLa peur du chômage des parents inquiète les jeunes

Les mauvaises nouvelles du début de l'année angoissent les parents qui craignent le chômage. Les enfants le ressentent et composent un numéro de soutien.

Pascal Schmuck
Zurich
par
Pascal Schmuck
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La peur de voir ses parents au chômage inquiète les enfants.

La peur de voir ses parents au chômage inquiète les enfants.

photo: Keystone

En 2015, ils ont composé 7294 fois le numéro de soutien 0800 55 42 10 , ce qui représente une augmentation de 66% sur un an, explique «Blick» dans son édition du lundi 8 février.

La tendance affichait pourtant une décrue constante depuis 2004, mais, dès 2014, les appels sont repartis à la hausse. Les enfants et les ados parlent toujours de problèmes relationnels ou de stress à l'école, mais depuis deux ans, c'est surtout la peur des parents de se retrouver au chômage qui déstabilise les plus jeunes.

La peur du chômage domine

«Les enfants sentent l'inquiétude de leurs parents quand ils perdent leur emploi», explique Daniel Peyer, vice-directeur de Sorgentelefon für Kinder, ce numéro d'aide exclusivement pour les enfants alémaniques, qui conseille les familles depuis 1978. La moyenne d'âge des appelants fluctue entre neuf et quinze ans.

Alstom, Credit Suisse, Swisscom: les annonces de suppressions de postes se multiplient depuis le début de l'année et il faut remonter à avril 2010 pour retrouver un nombre équivalent de personnes en recherche d'emploi. Comme le relève le Credit Suisse dans son dernier baromètre des soucis en décembre, la peur du chômage figure en deuxième place, juste derrière l'immigration.

«D'autres mauvaises nouvelles»

Une inquiétude qui se répercute dans les foyers, confirme Renato Meier (56), du conseil familial à Bâle. L'argent vient ainsi en seconde position des préoccupations des enfants après les problèmes relationnels. «Les questions financières peuvent déclencher une crise dans toute la famille», reconnaît Renato Meier.

Les indicateurs ne sont guère réjouissants. Le secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) anticipe une hausse du chômage qui va également toucher les jeunes. Et le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann se montre également pessimiste dans une interview parue dans la «NZZ am Sonntag». Il redoute que les entreprises ne puissent pas résister plus de deux ans à un franc aussi fort et craint que «d'autres mauvaises nouvelles vont sans doute tomber».

En baisse à la Main Tendue

Le principal service de soutien de la Main Tendue (143) a reçu près de 219'000 appels en 2015, soit près de 7000 de moins qu'en 2014. Les entretiens par téléphone (156'775) sont de moins en moins nombreux, alors que le soutien en ligne (4737) a augmenté de 6,8%.

La proportion des appels de la part des hommes a augmenté de 29 à 32%. Depuis toujours, ce rapport se situe aux environs d'un tiers. Par ailleurs, la moitié des entretiens se sont effectués avec des personnes âgées de 19 à 40 ans. Seuls 1% (environ 2000) des appels provenaient d'enfants, qui disposent avec le 147 d'une ligne spécialisée.

Parmi les thèmes en constante hausse figurent la souffrance psychique (24%) et la solitude (11%). La proportion d'entretien concernant des problèmes professionnels ou de formation (5%), de même que ceux évoquant la violence (4%) est plus faible. Chaque jour, sept personnes parlent de suicide (1,2%).

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