Bannies sur la route: La plupart des trottinettes électriques sont interdites

Elles énervent leurs détracteurs autant qu'elles enchantent ceux qui les utilisent: les trottinettes électriques sont de plus en plus répandues en Suisse. Et le nombre d'engins en circulation augmente rapidement, en témoignent les chiffres du détaillant en ligne Digitec-Galaxus, propriété du groupe Migros, qui a vu ses ventes dans le domaine se multiplier par cinq en un an.

Cependant, la plupart de ces trottinettes électriques ne sont en fait pas autorisées à circuler sur la chaussée. Et les contrevenants risquent gros (lire encadré). Selon les estimations du site marchand, cette interdiction concernerait trois quart des engins vendus. Car les trottinettes légalement admises sur le bitume suisse coûtent généralement plus cher: 700 francs en moyenne contre seulement 420 pour les autres.

Contacté, le porte-parole de Digitec-Galaxus déclare «laisser les clients choisir le modèle qu'ils veulent et ce qu'ils en font», tout en indiquant de manière visible si les modèles sont autorisés sur la chaussée ou non.

Pour Babette Sigg, présidente d'une association de défense des consommateurs, il s'agit là d'un report de responsabilité problématique: «C'est une excuse pour pouvoir vendre à tout prix des produits moins chers, et ce au détriment de la sécurité», estime-t-elle.

De son côté, l'Office fédéral des routes (OFROU) ne se dit pas formellement opposé à la vente de trottinettes électriques interdites à la circulation sur les routes. Mais estime «essentiel» qu'il soit clairement stipulé avant l'achat si l'engin est autorisé à rouler sur la chaussée ou non. «Quoi qu'il en soit, les usagers de trottinettes électriques doivent s'en tenir aux mêmes règles que les cyclistes», conclut le porte-parole de l'OFROU, Guido Bielmann.