Genève: «La police doit-elle rouler au pas en cas d'urgence?»

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Genève«La police doit-elle rouler au pas en cas d'urgence?»

Le Canton sanctionne sévèrement les délits de chauffards des policiers en intervention. Ces derniers s'énervent.

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Lucie Fehlbaum/dra
Les dispositions de Via Sicura condamne aussi les agents.

Les dispositions de Via Sicura condamne aussi les agents.

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«La seule garantie pour ne pas être condamné, c'est de respecter la limitation de vitesse. C'est ça la police qu'on veut?» Marc Baudat, président de l'Union du personnel du corps de police (UPCP) déplore les sanctions aux infractions à la circulation routière infligées aux agents en intervention. Une nouvelle condamnation est tombée jeudi contre un inspecteur. Il avait pourchassé les braqueurs du bancomat de Plan-les-Ouates, en 2015.

L'info, relayée par la RTS, ne fait pas exception. «A Genève, le procureur général applique les dispositions de Via Sicura avec sévérité, même aux policiers», affirme Marc Baudat. Pour le syndicaliste, «ces mesures illustrent la difficulté de faire notre métier. J'ai récemment freiné au radar en intervenant pour un meurtre. Depuis Via Sicura, on parle de dizaines de milliers de francs d'amende». Une source interne confirme que «certains agents se sentent entravés dans leur travail». Maître Roulet, avocat du policier jugé jeudi, traite d'autre cas liés aux braqueurs de Plan-les-Ouates. «Aujourd'hui, on condamne la police, plus les méchants. Le jour où des jihadistes feront tout exploser, la police viendra-t-elle au pas?» Le Ministère public rappelle qu'un nouvel ordre général du procureur général à la police en matière de courses officielles urgentes a été élaboré, en large concertation avec la police».

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