Acropole d'AthènesLa police empêche une action anti-raciste
La police a interpellé samedi matin cinq militants du mouvement anti-raciste européen (Egam) à l'entrée de l'Acropole, où ils avaient prévu de déployer une banderole contre «le néo-nazisme».
«Cinq personnes, dont un Albanais, un Croate, deux Français et un Grec, ont été interpellés et transférés au commissariat avant d'être relâchés» une heure plus tard, a dit le président du mouvement, Benjamin Abtan, joint par téléphone.
Les militants «ont tenté d'entrer dans le site et déployer sur le rocher de l'Acropole une banderole où était inscrit L'Europe contre le néo-nazisme », selon M. Abtan.
Qualifiant les arrestations «d'abusives», il a indiqué que «la police avait fait preuve d'intimidation alors qu'il faut plutôt montrer du zèle pour combattre les actes de violences racistes dans des quartiers d'Athènes».
Mobilisation européenne
Cette tentative s'inscrivait dans le cadre d'une mobilisation européenne de l'Egam, intitulée «Ensemble en Europe pour la démocratie», qui prévoit samedi après-midi un rassemblement à Syntagma, place centrale d'Athènes, et une marche vers l'Acropole d'Athènes, à 1km de distance.
La mobilisation vise à dénoncer la percée du parti néo-nazi Aube Dorée, qui a remporté en juin 7% des voix et 18 députés au Parlement grec.
Ce parti est soupçonné d'être derrière des actes de violence contre migrants et homosexuels, qui se sont multipliés ces derniers mois sur fond de la crise qui se poursuit pour la troisième année consécutive en Grèce.
Multiplication des actes racistes
L'Egam dénonce «le développement du racisme, de l'antisémitisme et du néo-nazisme en Grèce comme ailleurs en Europe» et appelle «les démocrates à se mobiliser avec force et détermination».
«Les discours racistes, antisémites et négationnistes et les passages à l'acte violents qui se multiplient en Grèce menacent les valeurs fondamentales de la démocratie, dans le pays même où elle est née», souligne un communiqué de l'Egam.
Des centaines de personnalités grecques et étrangères et des mouvements des droits de l'Homme ainsi que des partis de gauche soutiennent l'action de l'Egam
(afp)